Combien d’abonnés à Montpellier journal depuis septembre ?

Comme annoncé lors du passage à l’abonnement, nous rendons aujourd’hui public le nombre des lecteurs qui considèrent que l’information ne peut être gratuite et qui ont donc fait le choix de s’abonner à Montpellier journal. Ils sont 133. Même si l’objectif minimum des 400 paraît toujours atteignable, le chiffre est faible. Notamment si on le rapproche du nombre de visiteurs uniques sur le site entre l’automne 2011 et l’automne 2012 qui a augmenté de 6 %. Alors même qu’en 2012 la grande majorité des articles n’étaient plus qu’accessibles aux seuls abonnés !

77 666 c’est le nombre de visites sur Montpellier journal entre le 3 septembre 2012, date du passage à l’abonnement et le 9 janvier 2013. Soit environ 20 000 par mois. Cela montre que les informations publiées par Montpellier journal intéressent. Un autre chiffre, tout frais : l’article sur les quatre francs-maçons du PS publié hier, a été lu 650 fois en 24h. Problème, beaucoup de lecteurs ne vont pas jusqu’à s’abonner pour lire les articles en entier et se contentent du titre et des premières phrases en accès libre. D’autres les récupèrent sans doute par mail.

Passage au payant de nombreux sites d’information
Les raisons sont sans doute multiples. D’abord l’habitude de la gratuité sur Internet même si les choses sont en train de changer avec le passage croissant au payant, partiel ou total, de nombreux sites d’information. Il y a aussi ceux qui remettent au lendemain le paiement de leur abonnement. Ceci a été une des surprises de ses premiers mois : des personnes dont on était quasiment sûr qu’elles allaient s’abonner ont parfois mis plusieurs semaines – voire plusieurs mois pour certaines – pour s’abonner. D’autres ne l’ont toujours pas fait même s’il y a toutes les chances qu’elles le fassent. Bref, il faut de la patience.

Rappelons qu’en décembre 2009, soit deux ans après son lancement, Mediapart, site national sur abonnement, n’avait « que » 15 000 abonnés. Et la courbe montait lentement. Il a fallu l’affaire Woerth-Bettencourt en juin 2010 pour que la pente devienne beaucoup plus raide. Et le site en a aujourd’hui plus de 60 000 mais il a retrouvé une croissance comparable à celle du début (de l’ordre de 10 000 par mois). Patience donc.

Des informations qu’on ne trouve pas ailleurs
Que faire néanmoins pour que les abonnements augmentent plus vite et assurer ainsi la pérennité du site ? D’abord publier des informations qu’on ne trouve pas ailleurs. C’est déjà le cas et même si certains sujets ont déjà été abordés par d’autres, Montpellier journal s’attache toujours à apporter des informations supplémentaires. De nombreuses informations exclusives ont ainsi été publiées depuis septembre. Plusieurs ont été reprises par d’autres médias. Citons notamment les articles suivants :

• La terrasse à 50 000 euros d’Hélène Mandroux
• Michel Fromont lève un coin du voile sur le « Cercle Mozart »
• Policiers agressés ? Une vidéo éloquente non diffusée à l’audience
• Hand : quid des millions d’argent public investi dans l’image du MAHB ?
• Marchés publics : Jean-Pierre Moure dans le viseur d’Olivier Taoumi
• Le Languedoc-Roussillon deuxième région pour les dépenses de communication
• Un usager de Veolia conteste le paiement de son compteur gelé et gagne

De plus, l’abonnement à Montpellier journal permet d’accéder gratuitement à l’intégralité des archives (plus de 900 articles) ce qui n’est pas le cas par exemple sur Midi Libre où l’abonnement est pourtant d’environ 20 € par mois. Pour voir la liste de tous les articles publiés sur Montpellier journal depuis octobre 2008, vous pouvez vous rendre sur la page des archives.

Montpellier journal compte peu sur ses confrères
Pour augmenter les abonnements, il faut aussi informer sur le contenu du site via les réseaux sociaux (plus de 6000 personnes nous suivent sur Facebook, près de 2600 sur Twitter) mais aussi par mail. Une lettre d’information est envoyée toutes les 2-3 semaines par mail à plusieurs centaines de personnes. C’est visiblement insuffisant. Les mailings vont donc être renforcés dans les prochains mois. Car Montpellier journal compte peu sur ses confrères pour le citer et ainsi faire connaître son travail. En effet, même quand il leur est arrivé de reprendre une de nos infos, ils se sont presque toujours arrangés pour ne pas nous citer – à l’exception notable de France 3 Languedoc-Roussillon. Il faut noter ce manque d’élégance mais c’est comme ça.

Côté finances, le passage à l’abonnement est déjà un succès. Relatif certes puisque on est encore loin des 400 abonnés mais un succès car le revenu 2012 généré par les dons du premier semestre et les abonnements du deuxième est bien supérieur à celui de 2011 : environ 10 000 € contre 6000 €. Et en 2013, sauf si tous les abonnés ne renouvelaient pas leur abonnement, on devrait être aussi au dessus de 6000 €. La contrepartie est évidemment que les informations sont accessibles à beaucoup moins de monde. Pour pallier ce problème, de nombreux articles, anciens mais aussi récents, sont en accès libres.

Aucune aide publique
Soulignons enfin que Montpellier journal ne perçoit aucune aide publique directe (aides à la presse) ou indirecte (publicités, annonces légales et achat en nombre des collectivités). Comme nous l’avons déjà démontré, ces aides peuvent représenter plus de 50 % des revenus d’un titre. « Quand la contribution des lecteurs pèse autant que celle d’une seule collectivité décidée par un seul homme, on est en droit de se poser des questions sur la pertinence du modèle économique », écrivions-nous en novembre 2010 à propos de La Gazette de Montpellier et de Georges Frêche. Les choses n’ont pas beaucoup changé. Conséquence : ces médias se risquent rarement à fâcher ceux qui les financent c’est-à-dire les élus. Exactement ceux dont ils sont censés mettre en lumière les abus, dérives, malversations, etc.

Cela ne signifie pas que ces médias ne publient pas des informations intéressantes – Montpellier journal les cite d’ailleurs très régulièrement – mais plutôt qu’à côté de ces titres, il faut une presse indépendante. C’est le cas de Montpellier journal. Et c’est aux citoyens de décider s’ils souhaitent que cette presse continue à exister. En contribuant à hauteur de 5 € par mois. Car comme le dit Daniel Schneidermann (Arrêt sur images, 2/1) : « Plus de cinq ans après la création de nouveaux médias Internet indépendants, il faut bien constater qu’un seul mode de financement garantit l’indépendance totale : l’achat ou l’abonnement par les internautes, lecteurs, spectateurs, et eux seuls, au détriment de tout financement publicitaire et de toute subvention directe – le vieux modèle Canard enchaîné, en somme. »

Quelques chiffres pour finir :

Audience :

• Avant l’abonnement (3/09/2011 au 9/01/2012) : 141 232 pages vues / 73 374 visites / 46 111 visiteurs uniques
• Depuis l’abonnement (3/09/2012 au 9/01/2013) : 120 214 pages vues / 77 666 visites / 50 779 visiteurs uniques / Article le plus lu sur cette période : Policiers agressés ? Une vidéo éloquente non diffusée à l’audience (1248 visites)

Recettes :

• Dons 2010 : 6 894 €
• Dons 2011 : 6 066 €
• Dons 2012 : 4 545 € dont 850 € depuis le passage à l’abonnement (dons et abonnements à 90 €)
• Abonnements 2012 : 5 563 €

Rendez-vous avant les vacances d’été pour de nouveaux chiffres.

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