Le journal a franchi un nouveau pas dans la collaboration avec les collectivités, ce matin. Dans les 9 plus grandes gares du Languedoc-Roussillon, le quotidien a été distribué gratuitement aux voyageurs dans le cadre d’un partenariat avec la région. Et devinez quel était le titre de Une ? « Un vent de renouveau pour les trains régionaux. » La fusion avec Vivre en Languedoc-Roussillon, le mensuel de la région, serait-elle une solution aux difficultés rencontrées par Midi Libre ?
Ce matin, elles étaient au moins sept à distribuer gratuitement Midi Libre en gare de Montpellier. Et pourquoi une telle générosité ? Il s’agit d’ « une opération organisée en partenariat avec le Conseil Régional Languedoc Roussillon et le Midi Libre », nous apprenait Gilles Bouquet, chargé de clientèle TER à la SNCF dans un message du 27 février que s’est procuré Montpellier journal. Et les « partenaires » n’ont pas lésiné : 9 gares (Agde, Béziers, Frontignan, Sète, Montpellier, Lunel, Nîmes, Narbonne, Perpignan) étaient concernées par la distribution qui s’est effectuée de 6h30 à 9h, selon Gilles Bouquet. Celui-ci s’emballe même puisqu’il évoque un « cahier spécial rédactionnel et [un] publi reportage ». Un « publi-reportage » aurait au moins eu le mérite de la clarté. Sauf qu’il s’agit d’un « dossier » en première page du deuxième cahier réalisé par Gabriel Léon et titré « La grande renaissance du train régional en Languedoc ». Et comme si ça ne suffisait pas, le « dossier » fait aussi la Une avec ce titre : « Un vent de renouveau pour les trains régionaux ».
« La Rolls des michelines »
Là où ça devient comique, c’est quand on cherche les personnes interrogées. Des usagers ? Non. Des militants associatifs ? Non. Qui alors ? Georges Frêche, bien sûr ! Pour se féliciter de l’acquisition de matériel neuf qui fait d’ailleurs l’objet d’un encadré titré « La Rolls des michelines ». Dans un autre article, « La Région investit », le président de région tape sur la SNCF : « La région ne peut pas tout, l’exploitant ferroviaire doit jouer son rôle. Or, actuellement, la direction de la SNCF est défaillante. Ils ne donnent pas satisfaction sur la qualité du service : pas de fiabilité, pas de ponctualité, et une propreté insuffisante même dans les rames neuves. Le mécontentement des usagers est justifié, même si les cheminots font des merveilles avec des bouts de ficelle. »
Ah bon, il y aurait donc un « mécontentement des usagers » ? En tout cas, aucun d’eux n’est interrogé par Midi Libre. A défaut, notre grand quotidien régional aurait pu au moins interroger Marie Meunier-Polge, écologiste membre de la majorité régionale donc pas vraiment une virulente opposante, qui déclarait, au nom de son groupe, le 19 décembre en conseil régional : « La politique menée [par la région] pour l’essor du TER n’est pas suffisante : trop de lignes, hors axe littoral, sont à l’abandon. » Et la direction de la SNCF, elle en dit quoi ? Seule contribution entre guillemets : la nouvelle rame dont l’accélération est « bien meilleure que celle des rames Corail, sécurisant l’horaire ». Nous voilà rassurés.
Réaction d’Éric Boisseau de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports : « Il est surprenant qu’un quotidien se prête à une opération de communication visant à reporter exclusivement sur un opérateur, les dysfonctionnements récurrents du TER, sans même que la région ne prenne le problème à bras le corps, entre autres, en organisant une table ronde quadripartite entre le propriétaire de l’infrastructure, l’opérateur, l’autorité organisatrice des transports et les usagers. Bien d’autres régions face à des dysfonctionnements de moindre importance ont non seulement menacé l’opérateur de suspendre le versement mensuel mais sont passées aux actes. » On peut aussi lire quelques réactions sur le site de Midi Libre à la suite de l’article en question. Exemple : « Les usagers du TER sont des otages en permanence pour la SNCF, car on ne compte plus les trains en retard ou supprimés sans raison. [...] Aussi, tout leur tapage médiatique, ça me fait marrer plutôt qu’autre chose. »
► Vous pouvez soutenir Montpellier journal.
32 commentaire(s)
Suivre les commentaires de cet article
à 20 h 43 min
Le financement, et donc la prise de contrôle d’un organe de presse indépendant par une collectivité, ça n’est pas acceptable. La manipulation et la confusion des genres est franchement grossière.
Ce qui est triste, c’est qu’en écrivant cet article Jacques-Olivier Teyssier va probablement prêcher quelques convertis et passer pour un jusqu’au boutiste marginal auprès des autres. Après tout, la région qui fait plier le Midi Libre, dans la symbolique de la mythologie locale ça n’est pas rien!
Il serait temps que les électeurs, et notamment les sympathisants de gauche du coin s’aperçoivent qu’ils sont dirigés par une clique malhonnête et autocratique dont les valeurs ne sont ni « de gauche » ni franchement républicaine.
à 20 h 52 min
Je ne crains pas de « passer pour un jusqu’au boutiste marginal ».
La presse quotidienne régionale c’est environ 17 millions de lecteurs chaque jour, ce devrait être un élément essentiel de la démocratie. D’autant plus que la décentralisation a augmenté les budgets et donc les pouvoirs des collectivités locales.
Je pense donc que les citoyens ne peuvent pas laisser faire.
à 21 h 44 min
Il serait trés instructif de connaitre le montant total des sommes (annonces légales+pubs+ encarts) versées par la région au groupe Midi-Libre, celle des autres aussi Conseil Général, Municipalité de M ….et aussi de savoir ou sont imprimés les canards institutionels…Pour quel Prix ?
à 22 h 33 min
Dommage que celui qui se prétend journaliste n’ai pas contacté la redaction en chef de midilibre ou le journaliste, pour avoir des explications. Même si elles auraient conforté votre angle. Ca aurait même eu plus de poids et de crédibilité. Car quand on axe que dans un sens sans avoir une explication, c’est assez limite…
à 0 h 22 min
Ça aurait sans doute été un plus si d’aventure elle avait accepté de me répondre. Et je dois bien avouer qu’à force de ne pas avoir de réponse – ne serait-ce que « pas de commentaire » – on finit par ne plus poser la question. Mais c’est quelque chose contre quoi je dois lutter et vous avez raison de me le rappeler. Et d’ailleurs, qui sait si je ne le ferai pas à l’occasion d’un autre article ? Demain ?
Ceci dit, ce n’était pas indispensable dans la mesure où les faits parlent d’eux-mêmes. J’aurais pu aussi tenter de faire réagir l’UMP, les Verts, la SNCF, la région, etc.
à 0 h 45 min
La « une » du second cahier du Midi-Libre me laisse souvent de marbre, mais aujourd’hui je dois dire qu’elle m’a captivé ! Je l’ai lu d’un bout à l’autre en cherchant l’information. Je me suis demandé quel journaliste pouvait écrire un article aussi détaillé sur les motrices (encart la Rolls des michelines), sous la direction de quel redac’ chef et pour quels lecteurs … C’était trop tôt et je n’ai pas lu la mention publi-rédactionnel qui m’aurait épargné bien des questionnements et remises en question !
P.S. : je rejoins Sully dans ces interrogations et profite de ce petit espace pour exhorter un journaliste (suivait mon coude), à mener une enquête sur les chiffres et les retours sur investissements des campagnes de com’ des collectivité locales qui trustent les sucettes Decaux, les 4par3 de ses territoires et la P.Q.R. Soit ils veulent inciter les autochtones à renoncer à l’exode, soit ils se paient des campagnes électorales sur les budgets publics …
à 0 h 50 min
C’est trop tard pour corriger… arf !
à 2 h 26 min
Sully>
Concernant l’achat d’espace à ce groupe de presse indépendant, c’est assez évident, George Frèche lui-même appel cela des « subventions » et s’en sert explicitement pour sanctionner la qualité des articles (voir http://www.acrimed.org/article2239.html, histoire de rester dans le bain ). Quand on parle d’indépendance des médias, on pense spontanément à la radio/presse/télévision nationale, et parmis les « prescripteurs » au haut du panier de crabe et aux acteurs économiques (gros annonceurs et gros investisseurs). Hors la presse locale bénéficie d’une grande audience, d’une confiance proportionnelle à la proximité de l’émetteur et sert souvent de matière première aux médias nationaux. Il est donc logique qu’elle suscite de l’intérêt (voir aiguise de l’appétit), par exemple de certains élus qui s’inquiètent de la bonne moralité des informations reçues par leur coeur de cible électorat…
à 6 h 23 min
Je rejoins Sully et Creu sur l’intérêt de connaître les budgets communication de nos collectivités (Région, CG34, Agglo Montpellier). S’il y a bien quelque chose sur laquelle elles ne communiquent jamais, c’est bien leurs dépenses de com.
à 9 h 18 min
Sachez que l’on va lire du Féche, jusqu’en 2010, quand à connaitre le budget, vous savez ce que nous sommes, bien qu’ayant voté blanc(pas UMP) je me mets dans le lot, car je paye des impots et donc je suis pris pour un c…
à 9 h 59 min
la budget region pour 2006 je crois etait de 17m illions d’€, entre temps il y a la campagne pub tv sud de france, la maison du languedoc à NY etc….
à 11 h 27 min
Monsieur J O T , n’oubliez surtout pas de remettre sur le tapis ,
http://www.montpellier-journal.fr/2009/02/georges-freche-esquive-les-cons.html
juste pour les élections Régionales , car Frêche se gargarise en disant , que nous les cons qui avons voté pour lui , on va oublié tout ce qu’il a dit , son mépris …
je compte sur vous pour le lui rappeler .
merci d’avance
cordialement
à 11 h 38 min
N’oubliez pas non plus , ces vidéos extraordinaire , qui montrent bien le mépris de Frêche , qui n’hésite même plus à faire perdre » son camp » .Cet homme est devenu PITOYABLE .
http://www.20minutes.fr/article/259386/France-Quand-Freche-se-vante-de-manipuler-les-elections.php et
http://www.dailymotion.com/search/freche/video/x6va84_freche-aux-senatoriales-la-version_news
merci
à 12 h 28 min
Merci et bravo pour cet article qui ouvre un peu plus les yeux sur les manipulations « journalistiques » quotidiennes dont nous sommes victimes.
Ceux qui, ce jour-là, n’ont pas traversé une gare et ont payé leur journal local, ont doublement été pris pour des cons – avec leurs impôts – et par Frêche et par les journalistes de Midi Libre.
Et dire que ce rédacteur de publicité ferroviaire doit avoir une carte de presse et des avantages fiscaux ! Une honte pour cette profession: comme quoi la carte ne fait pas tout.
Et que font les syndicats de journalistes (authentiques…), les Clubs de la Presse subventionnés, les donneurs de leçons patentés ? Dans la région, ils sont à la solde de qui ?
à 12 h 39 min
Après une relecture attentive de cet article de JOT, je prends effectivement conscience de l’énormité de la manipulation de l’opinion par le CR LR et ML interposé et son côté totalement amoral.
Frêche nous prend vraiment pour des cons et a basé toute sa stratégie de com là-dessus, tout cela avec l’argent de nos propres impôts. On se paye notre propre bourrage de crane. Je trouve que les opérations de manipulation de l’opinion se multiplient en ce moment à une vitesse vertigineuse.
Dans le cas présent, les voyageurs dans les gares sont la cible idéale de cette opération de com sur les TER. Un sondage récent de la Région avait montré que son action en faveur des TER était jugée médiocre par les habitants. J’imagine bien le raisonnement de Frêche et de ses conseillers en com à la vue de ses résultats : faire croire qu’il y a les bons d’un côté (la Région, son grand visionnaire, ses investissements massifs pour les TER, blablabla, blablabla, …) et de l’autre côté, les grands méchants (la SNCF et ses fainéants, l’Etat qui n’a plus un rond, …) qui ont tous les torts dans l’histoire.
Pour emballer l’affaire et que ça fasse plus crédible, on passe par un article de « journaliste » dans le Midi Libre plutôt que par « Vivre en LR » et en plus, on l’offre « gratuitement » à la cible visée, cad les usagers des TER.
En fait, rien n’est gratuit dans l’histoire, même pas la vaseline pour les cons, car les numéros du Midi Libre distribués dans les gares ont été payés par nos impôts régionaux et les objectifs de cette opération sont une nouvelle fois la pêche aux voix des cons.
M’enfin, Midi Libre, que fais-tu ? Ressaisis-toi !!! Tu ne peux pas tomber aussi bas.
à 12 h 56 min
Juste une question pour JOT afin de me faire l’avocat du diable, bien que je ne cautionne pas du tout cette page de Midi Libre qui comme tout le monde l’a dit précédemment est plus de la pub : Que ferez vous si un jour l’agglo ou la municipalité vous propose de vous vendre de la pub pour votre site ?
Sachant qu’il faut bien manger (dans le cas de Midi Libre il y a tout de même beaucoup d’emploi en jeu) et que ce n’est sans doute pas prêt d’arriver.
à 13 h 56 min
La réponse est très simple : je refuserai. Comme nous l’avions d’ailleurs annoncé pour l’Accroche.
Sauf à ce que l’attribution de ces publicités soient encadrées par une loi et donc ne permettent pas une quelconque pression sur les médias auxquelles ces publicités sont achetées. Malheureusement, je crains que ce ne soit pas demain la veille.
à 17 h 54 min
Pour tenter de dénouer ces liaisons dangereuses entre les médias et les institutions, il faut bien avouer que le ML joue trés finement sa partie, Gabriel Leon, qui signe le dossier TER, est irréprochable au plan de la compétence en la matière, car de plus journaliste à la »Vie du Rail » . Son dossier est impeccable sur le fonds, un oubli de taille, le mauvais classement TER de la région publié dans le palmarès de la Vie du Rail récemment, et aucun commentaire d’usagers! Si pardon ce matin 4 avis avec photos, 3 pour , 1 contre !!!Mais qui choisit les réponses ? Midi Truquage !
Donc tout en louant le travail de Mr Leon , on observe les Titres en grosse et grasse typo, « Renaissance tu TR en LR » en France serait plus vrai car c’est une tendance nationale, « Rolls des michelines ! » mimétisme Frechien évident, etc. Mais qui décide du titrage ? Mr Leon, ? Pas sur ! De toute façon c’est le titre qui prime en ce qui concerne la prégnance d’une info sur le public.
On à bien l’impression que l’époque des grandes plumes libres est révolu, et le Midi-Libre est captif des financiers; c’est Midi-Fric ! Faut bien vivre …
D’ailleurs ce sont les financiers, marketeurs, traders , commerciaux ,ignares qui ont pris le pouvoir dans tous les domaines!Avec le résultat actuel,:Crise Mondialisée!
Un exemple ? Renault, en 1987 qui sort la « Vesta « concept car » detentrice du record basse conso, Paris Bordeaux à 100KM/h et 1,9 l d’essence au 100 KM ! Jamais commercialisée ! Au musée de Billancourt !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Renault_VESTA_2
Les commerciaux ayant jugé ce truc génial des ingénieurs ,invendable … Vendons plutot ce 4×4 fabriqué en Corée ont ‘ils convaincus cet Âne de Karlos Gohn PDG débile de Renault, qui tends sa sébille au gouvernement pour obtenir des Milliards
d’aide !
Il reste qu’une loi visant à limiter les sommes à investir en com par les institutions est indispensable ! Avec un pourcentage versé à un fonds d’aide à la presse régionale et une péréquation financière pour tous les titres sans exclusive. Mais faire voter cela à nos élus avec le non cumul des mandats faudra se lever tôt ; mais on pourra toujours leur poser la question aux prochaines élections ; Aux régionales !Chiche !
à 18 h 30 min
il ne faut quand même pas exagérer !
Midi Libre a tapé sur Frêche et les différentes collectivités pendant si longtemps que pour une fois qu’il arrive à travailler dans le même sens qu’une collectivité dirigée par Big Georges on pourrait sinon s’en satisfaire, au moins reconnaître que le sujet traité est objectivement positif pour les habitants de notre région.
C’est une ligne éditoriale que vous avez choisi d’être toujours dans la critique. Mais ne tombez pas dans la critique trop politicienne sinon vous risqueriez de tomber aussi bas que ceux que vous critiquez…
à 18 h 49 min
Objectivement ce dossier ne me paraît pas équilibré. Par ailleurs, vous semblez oublier le « partenariat » Midi Libre / région, la distribution gratuite dans les gares et le choix du titre de Une qui n’est pas justifié par l’actualité mais par l’opération elle-même.
à 11 h 05 min
le role de ML est de nous informer des bonnes et mauvaises choses, aussi bien de M .Fréche que M.Domergue ou M.Jeanjean, voir avoir un esprit critique concernant l’emploi de l’argent public par les uns ou les autres exp:160 000€ pour le zoo n’auraient -ils pas été mieux pour le parking de l’hopital et que celui-çi reste gratuit.
à 23 h 52 min
@Anonyme du 2 mars à 22h33 : finalement j’ai tenté de contacter la rédaction en chef de Midi Libre à l’occasion de l’article suivant (« Nos médias en actions avec les cons »). Et je voulais la faire réagir aussi sur l’article ci-dessus. Mais, comme vous l’avez peut-être lu, Philippe Palat n’a pas donné suite. Ceci dit, vous avez eu raison de me rappeler à l’ordre : je continuerai à les solliciter.
à 13 h 32 min
Acceptez que j’apporte mon témoignage à ce débat, au titre d’auteur de la quasi-totalité du dossier dont il est question.
1) Je n’ai été l’objet d’aucune pression, ni interne ni externe, sur le contenu de ce que j’ai signé. Ayant travaillé sur ce dossier très en amont, je n’ai pris connaissance de l’opération commerciale que tardivement et cela n’a eu aucune incidence sur mon travail, d’abord et avant tout destiné aux 150.000 acheteurs quotidiens de Midi Libre. Dans ces conditions de respect de l’indépendance de l’enquêteur, une telle opération commerciale, qui a pour sujet un service public largement financé par les citoyens, et qui vise par ailleurs à étendre le lectorat d’une presse-papier qui lutte pour sa survie, me paraît légitime.
2) L’objet de ce dossier, que j’ai moi-même largement contribué à fixer en accord avec la rédaction en chef, était d’informer les clients potentiels du train sur la réalité technique et commerciale des TER, afin de les familiariser avec le contenu et les problématiques d’un service public dont ils ignorent trop souvent la teneur. Il s’agissait aussi d’informer le contribuable régional des investissements auxquels il contribue.
3) Pour ce faire, nous avons choisi :
– de tracer à grands traits les caractéristiques du service, en insistant dès la présentation du dossier sur l’aspect dual du réseau languedocien : une ligne littorale très bien équipée mais saturée, des lignes de montagne sous-équipées et souvent sous-utilisées.
– Dans un second temps, le dossier analysait département par département l’offre commerciale actuelle, les modification récentes (en général des améliorations) et les projets d’améliorations à court et moyen terme. L’objectif était de fournir une information-service aussi exhaustive et proche du lecteur que possible, sur un sujet singulièrement mouvant et diffus.
– Enfin nous présentions brièvement les aspects tarifaires, les investissements et le matériel roulant, tous caractérisés par d’importantes innovations ces dernières années à l’initiative de l’autorité organisatrice.
4) Le débat sur la « rolls des michelines » est revigorant. Il s’agissait bien sûr d’inciter à lire un papier singulièrement ardu sur un matériel roulant ferroviaire, l’AGC, désormais utilisé par la quasi totalité des régions de France. Or les Français sont beaucoup plus férus de mécanique automobile que de technique ferroviaire… Notons au passage que, dans le même article, était soulevée la question de la détérioration des quelques rames Corail qui demeurent en service TER et de l’absence de décision à leur sujet.
5) L’objet de ce travail n’était pas de mesurer le degré de satisfaction des usagers du service TER. Cela aurait demandé une enquête d’une toute autre nature dont je ne nie pas la pertinence. Dans l’espace imparti, les objectifs que nous nous étions fixés étaient déjà difficiles à atteindre de façon complète.
6) Si le dossier souligne les nombreuses et évidentes améliorations récentes, il relève aussi de notables insuffisances. D’abord, bien sûr, les retards pris en raison de la saturation de l’infrastructure de la ligne littorale dans l’attente du Contournement de Nîmes et Montpellier puis de la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan. Mais ont été relevées aussi : la sous-exploitation du potentiel touristique des lignes de montagne à l’exception de celle de Cerdagne ; la dégradation de leur infrastructure qui a entraîné des allongements de temps de parcours considérables ; l’absence de services de soirée interurbains sur l’axe littoral ; l’absence de correspondances interrégionales à Port-Bou… Notons au passage que le classement de La Vie du Rail, qui avait été évoqué dans nos colonnes après sa parution, très technique et complexe, eût nécessité une page à lui seul. Le Languedoc-Roussillon y demeure globalement mal classé mais son effort de modernisation y apparaît aussi clairement. Les raisons en sont complexes : retard dans le transfert des compétences de l’Etat, insuffisance d’infrastructures déjà soulignées, développement démographique galopant, démantèlement d’une large partie du réseau secondaire au milieu du XXe siècle, etc.
7) Le conseil régional Languedoc-Roussillon est un acteur-clé des services étudiés, mais le dossier montre qu’il est loin d’être le seul décisionnaire. RFF et l’Etat ont une responsabilité primordiale dans l’évolution des infrastructures, elles-mêmes condition sine qua non de la qualité du service TER. Les conseils régionaux voisins sont aussi co-décisionnaires : Midi-Pyrénées et Auvergne pour les lignes du Massif Central, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur pour la réouverture de la rive droite du Rhône.
9) Le bref entretien avec le président du conseil régional, autorité organisatrice et financeur du service TER, avait sa place dans ce dossier. Le débat qu’il a ouvert sera bien sûr suivi par Midi Libre.
10) Notons enfin que j’ai élaboré ce dossier en recourant largement, outre mes propres archives et constatations sur le terrain, aux données des directions de lignes et directions techniques et commerciales de la SNCF, ainsi qu’à la direction régionale de Réseau ferré de France, auxquelles je tiens à rendre hommage pour leur compétence, leur réactivité et leur respect scrupuleux de l’indépendance du journaliste que je suis.
Bien cordialement,
Michel Gabriel LEON
à 23 h 07 min
Presque 15 jours pour que la rédaction de ML explique que c’est pas elle mais une opération commerciale qui couillonne les lecteurs. Comme si ce n’était pas les mêmes patrons…
Et quelle belle réactivité! C’est ce qu’on doit appeler du journalisme assis ou institutionnel. Bien loin des gens qui galèrent tous les jours dans les gares. « L’objet de ce travail n’était pas de mesurer le degré de satisfaction des usagers du service TER. Cela aurait demandé une enquête d’une toute autre nature dont je ne nie pas la pertinence. » Pardi, faire un travail de journaliste, c’est mieux que de recopier les « archives » et les communiqués de presse de la région. Mais plus épuisant?
Et, à propos de service public et d’argent du contribuable, combien le conseil régional a payé Midi Libre pour cette manipulation publi-rédactionnelle à visée électorale? Avec quelles complicités internes et indépendantes?
à 10 h 11 min
@ M. G. Léon, quelques questions puisqu’il semble que votre rédacteur en chef préfère vous envoyer au charbon :
1/ Que pensez-vous des titres de Une et du 2e cahier ?
« La grande renaissance du train régional en Languedoc »
« Une région sur les rails »
« La région investit »
« Un vent de renouveau pour les trains régionaux »
2/ Qu’est-ce qui justifiait, en dehors de l’opération commerciale, le fait de faire la Une sur ce dossier ?
3/ Qu’a obtenu la région en compensation de son soutien ?
4/ Si vous ne pouvez pas répondre à la question précédente, à votre avis, quel est l’intérêt de la région dans cette opération ?
5/ Est-ce à une collectivité d’aider « à étendre le lectorat d’une presse-papier qui lutte pour sa survie » ?
6/ Georges Frêche met en cause la direction de la SNCF. Pourquoi ne pas avoir donné la parole à celle-ci ?
7/ Dans votre « dossier », des éléments négatifs de la politique régionale sont-ils pointés ? Si oui, lesquels ?
à 11 h 00 min
- Je vous ai répondu de ma propre initiative et personne ne « m’envoie au charbon » ! Cette remarque est parfaitement insultante et indigne d’une confraternité minimale.
– Vous n’avez pas dû me lire complètement puisque vos 6e et 7e question ont reçu toutes les réponses nécessaires dans ma précédente intervention.
– Je suis totalement solidaire, et même partiellement auteur, de la titraille de ce dossier, ne vous en déplaise. Oui, le rail dans cette région a connu un développement important et prometteur, nonobstant ses retards et difficultés.
– L’opportunité d’ouvrir avec ce dossier est évidente, compte tenu de ce qu’il y a dedans.
– L’objectif d’une opération favorisant la prise en main du journal par de nombreux lecteurs est totalement légitime de la part d’un quotidien.
Je souhaite pour vous que votre propre déontologie soit à la hauteur de vos exigences avec autrui.
Bien sincèrement,
MGL
à 15 h 04 min
Insultante ? Ouhlà, tout de suite les grands mots. Je vous demanderais bien comme vous qualifiiez le fait de donner la photo et le nom du « corbeau » présumé mais je crains que vous ne le preniez mal. Quant à la « confraternité minimale », elle devrait, selon moi, plutôt se placer sur la défense de la liberté de la presse – par exemple en ayant dénoncé dans les colonnes de votre quotidien l’atteinte flagrante des collectivités à celle-ci – plutôt que sur ce détail qui ne vous ciblez pas puisqu’il était question de votre rédacteur en chef. Mais c’est vrai que j’aurais dû plutôt écrire : « préfère vous laisser aller au charbon ». J’apprécie néanmoins votre courage alors, qu’à mon sens, les questions abordées dans mon article concernent plus la rédaction en chef qu’un simple rédacteur.
Je note que vous n’avez pas répondu aux points 3 à 5. Quant aux réponses aux autres questions, les lecteurs de Montpellier journal jugeront.
Enfin, je vous remercie de vos bons vœux pour ma déontologie. Faites confiance aux lecteurs de Montpellier journal pour me rappeler à l’ordre en cas de manquement.
à 16 h 25 min
C’est amusant comme les journalistes de ML ou du gratuit ML+ ne supportent pas qu’on puisse apprécier leur travail à sa juste valeur*. Se drapant dans une espèce de supériorité méprisante, ils répondent avec une arrogance souvent à la limite de la menace.
Un peu à la manière des politiques locaux qui pratiquent l’intimidation face à la plus petite manif contre leur pouvoir abolu (cf méthanisation, expropriations, bétonnages, décharges, etc).
Mauvaise habitude? Alors qu’il n’y a vraiment pas de quoi s’emporter puisque le résultat est là avec cette rédaction ferroviaire. De son plein gré ou « à l’insu de son plein gré », comme il tente de nous l’expliquer abondamment 2 semaines plus tard, l’auteur a participé à une manipulation de l’information au bénéfice électoral de Frêche. Et il s’enfonce en revendiquant des titres de publicités pour ses articles.
Mais il ne répond surtout pas à la question. Combien cela a-t-il rapporté à Sud-Ouest/Midi Libre de confondre volontairement journalisme et publicité? Combien vaut le lecteur pris pour un con dans cette opération de com? Cela serait une authentique info, à l’usage de tous les contribuables, M. le journaliste indigné par ce qu’on lui fait faire bien malgré lui.
* Une garde à vue récente à Montpellier a permis à la France entière d’apprécier la rigueur journalistique des dirigeants de Midi Libre.
à 18 h 22 min
encore un courageux anonyme
à 17 h 11 min
Normalement les commentaires sont possibles pendant 14 jours après la publication, notamment pour éviter les spams. Compte tenu du fait que Gabriel Léon s’est réveillé un peu tard, je rallonge exceptionnellement la durée à 20 jours. A vos claviers !
à 9 h 49 min
@MGKarspik: – un peu court derrière l’analyse qui précède et qui ne relève ni de l’injure ni du mépris. Cet article de JOT révèle encore la manipulation com/presse dont nous, lecteurs, sommes victimes. Et à nos frais par l’impôt !
Et que penser de la « une » de Midi Libre de ce lundi 16 mars 2009 sur les frères Pourcel, suivie d’une page entière signée du directeur de la rédaction (!). Quand on a lu durant des années dans Midi Libre, du même auteur avec (ou sans) le pseudo StClair, les mêmes publicités rédactionnelles sur les restaurateurs protégés de Mme et M. Frêche… On attend un débat sur le journalisme subventionné par les politiques ou le journalisme alimentaire au Club de la presse…
Déconcertante hiérarchisation de l’information à Sud-Ouest / Midi Libre. Mais à Bordeaux sait-on ce qui se passe vraiment dans une filiale montpelliéraine à la solde de réseaux locaux et à la dérive?
à 22 h 43 min
Bonjour
Quand je lis de la part du journaliste de Midi Libre ceci : « Oui, le rail dans cette région a connu un développement important et prometteur, nonobstant ses retards et difficultés », alors, je me demande si nous parlons du même réseau ferroviaire. Moi qui voyage par le TER en LR depuis une vingtaine d’années, je suis interrogatif face à une telle affirmation que d’aucun trouverait péremptoire.
Depuis la venue de l’automoteur pendulaire allemand VT610 en 1994, sur mon initiative, il n’y a eu aucun développement ferroviaire, ni important (la comparaison avec les régions limitrophes est édifiante et montre l’énorme retard accumulé entre 1986 et 2009) ni prometteur (sauf à considérer que la ligne nouvelle Nîmes – Perpignan justifie le terme « prometteur ».
Franchement, faire une plein page pour ne rien apprendre, ne rien annoncer et donner ainsi prise à tous les détracteurs, quel gaspillage de talents !
Chapeau bas aux grands communicants de Midi Libre qui espéraient gagner des lecteur auprès des usagers du rail !
On ne peut que souhaiter à Midi libre de réfléchir au pourquoi et au comment de la volée de bois vert qu’il a reçu et prendre attache avec toutes les associations, leurs instances. Nul doute que les articles sur le ferroviaire qui s’ensuivront seront de grande tenue. Car Midi Libre possède de très bons journalistes, y compris à la locale de Montpellier. D’autres ont du faire leur stage à la Gazette …
On a besoin d’un quotidien Indépendant dans son contenu, pas dans son titre !