Skip to content


Le Jeudi 12 novembre 2009 à 18:54

À Montpellier la majorité PS-PC-Modem noie le poisson Veolia


Le maire de Montpellier s’est prononcé, lundi en conseil municipal, pour « un service public de l’eau ». Mais Hélène Mandroux n’a pas été jusqu’à faire voter son assemblée sur le sujet. Quant à la gestion passée de Veolia, elle n’a été l’objet d’aucune critique de la majorité et de l’UMP. Seuls les Verts et le NPA ont fait entendre des voix discordantes. L’intégralité du débat est disponible en écoute sur Montpellier journal.

En conseil municipal de Montpellier du 9 novembre 2009 (photo : Mj)« Pourquoi pas », avait répondu Hélène Mandroux à la question de savoir si elle était favorable à un passage en régie publique de la gestion de l’eau de Montpellier, aujourd’hui gérée par Veolia (France Bleu, 30/10). Dans le rapport de la Mission d’information et d’évaluation sur le service public de l’eau (MIE), c’est plus clair. Dans sa « réponse aux observations », le maire de Montpellier, après avoir listé les arguments « stratégiques » et « économiques » avancés par la MIE, écrit : « J’approuve ces arguments ainsi que la conclusion à laquelle ils aboutissent et qui consiste à créer un grand service public de l’eau et de l’assainissement. » Et, pour ne pas froisser les autres communes de l’agglomération à qui la compétence eau potable va être transférée le 1er janvier, Hélène Mandroux ajoute : « Il me semble indispensable que la communauté d’agglomération engage sans tarder un débat sur la politique publique de l’eau et ses modes de gestion. »

Que des déclarations de principe
C’est indéniablement une avancée obtenue notamment par les Verts qui prônent depuis longtemps un « retour » (1) en régie. Mais ils n’ont obtenu que des déclarations de principe. Bien sûr, le maire écrit dans sa « réponse » : « Telle sera la ligne que je demanderai à présent [sic] de défendre aux élus qui représentent la ville de Montpellier au sein du conseil d’agglomération. » Mais, lundi, en conseil municipal, Hélène Mandroux s’est bien gardée de soumettre au vote cette position et a tenu à le préciser : « Il y aura un débat mais pas de vote. Je tiens à le préciser. » Par crainte que certains élus frêchistes ne suivent pas la position du maire ?

Cela n’a pas satisfait Francis Viguié (NPA/CUAL) qui a déclaré : « Je ne sais pas ce que pensent les groupes [politiques]. Je ne sais pas ce que pense chacun, chacune dans cette assemblée. Il est normal, à partir du moment où un débat a eu lieu, où une mission a produit un travail, qu’il y ait une position exprimée du conseil municipal. C’est pourquoi nous vous demandons que, pour le prochain conseil municipal, il y ait une délibération qui reprenne les conclusions de la mission et qu’elle soit soumise au vote de ce conseil municipal. » Jean-Louis Roumégas (Verts) est allé dans le même sens : « Nous vous proposerons au prochain conseil municipal d’avoir une position du conseil municipal absolument claire. » Réponse le 14 décembre au plus tard. Une chose est sûre, Hélène Mandroux s’est bien gardée de répondre, lors du conseil, à cette proposition des deux élus. Seul Philippe Thinès (PRG) s’est déclaré « contre le fait de voter au sein de cette assemblée » vis à vis des autres communes de l’agglo.

Tout va très bien
Sur la gestion passée de Veolia, tout va très bien, selon la majorité. Pour s’en convaincre, lire le rapport de la MIE publié par Montpellier journal. Lors de la conférence de presse préalable au conseil municipal, Hélène Mandroux a même tenté de faire croire qu’il en était de même pour les Verts : « Madame Medeiros a signé la synthèse de tout ça. Donc elle est en parfait accord puisqu’elle a signé. Je tiens à le préciser. » De plus ni Serge Fleurence (PS), ni Frédéric Tsitsonis (Modem), ni Michel Passet (PC), lors de leurs présentations et commentaires sur le rapport n’ont mentionné les observations de Nathalie Medeiros. Alors que la condition à la signature du rapport de la MIE par l’élue était l’insertion de ces observations dans le rapport de la MIE. Et même si elles l’ont été, on a pu constater, lors du conseil municipal, que Nathalie Medeiros était loin d’être satisfaite du rapport qu’elle dit avoir approuvé « avec beaucoup d’hésitations » (écouter le son en bas de l’article).

La mairie va-t-elle lancer des audits complémentaires comme le demandent les Verts ? La réponse est non. Écouter la réponse détaillée d’Hélène Mandroux, Serge Fleurence et Michel Passet (PC) à cette question posée en conférence de presse :

Quant à l’UMP, elle ne semble pas vraiment favorable à un retour en régie. Pour Jacques Domergue, « il n’y a pas de raisons évidentes » pour cela. Pour le PRG, Philippe Thinès, se basant sur le rapport de la mission, a déclaré : « En 89, le Parti radical de gauche a voté pour le passage en affermage. Donc on a eu raison. » Et de citer tous les bons points décernés par le rapport.

►Les sons des interventions en conseil municipal du 9 novembre :

Hélène Mandroux (maire, PS) :

Frédéric Tsitsonis (rapporteur de la MIE, Modem) :

Hélène Mandroux (maire, PS):

Serge Fleurence (président de la MIE, PS) :

Nathalie Medeiros (membre de la MIE, Verts) :

Michel Passet (membre de la MIE, PC) :

Francis Viguié (NPA) :

Jacques Domergue (UMP) :

Max Levita (adjoint aux finances et président du groupe PS) :

Philippe Thinès (PRG) :

Jean-Louis Roumégas (président du groupe des Verts) :

Hélène Mandroux (sur la comparaison du taux de fuite de Montpellier avec celui de Paris) :

Frédéric Tsitsonis :

►Lire aussi :

Vous pouvez soutenir Montpellier journal et…

soutenir2

___________
(1) Comme l’a souligné Frédéric Tsitsonis (écouter la deuxième intervention ci-dessus), il ne s’agit pas d’un « retour » en régie pour la MIE : « Le rapport dit clairement : dans le cadre du passage de l’eau de la ville à l’agglo et dans le cadre d’un grand service public, il est, là, dans ce cas là, intéressant et on va pousser pour réfléchir à la possibilité forte de mettre une régie en œuvre. Parce que là, il y a un sens. Et c’est un sens politique. Ce n’est pas un retour idéologique. »


Publié dans Environnement. Mots clés : , , , , , , , , , .

5 commentaire(s)

Suivre les commentaires de cet article

  1. Anonyme said
    on 13 novembre 2009

    à 9 h 00 min

    Que l’UMP ne bouge pas,c’est logique vu qu’au plan national elle a approuvé la nomination de M.Proglio à la tete de Veolia et EDF, ce qui est inquiétant,c’est que les verts aspirent à rejoindre la majorité municipale et demain faire alliance pour conduire la région, cela sent plus la gamelle que l’intéret des électeurs.

  2. Collectif pour la défense du cityoen said
    on 13 novembre 2009

    à 17 h 42 min

    Amis montpellierains ne vous faites pas avoir pas les verts ! Il ne faut pas confondre les Verts et l’écologie, cela n’a rien n’à voir. Ce n’est pas parce que le service de l’eau retourne en régie qu’il sera plus écologie et moins onéreux pour la collectivité. Bien au contraire. Demander donc à vos amis grenoblois, parisiens… si depuis le retour en régie effectué (ou annoncé), ils n’ont pas vu leurs taxes (foncières,déchets,…) s’envoler. Mais comme nos élus sont très fort (et comme ils ont fait des promesses), le coût de l’eau lui n’a pas augmenté voire même diminué : rien de plus facile que de dire le service privé est plus cher (car les entreprises font des marges faramineuses), vous allez voir ave le passage en régie le prix de l’eau va baisser … et quelques temps plus tard, vous vous retrouverez avec des augmentations exorbitantes sur les autres taxes…

  3. @Collectif pour la défense du cityoen : pourriez-vous être plus précis et donner des exemples chiffrés, svp ?

  4. Besoin d'R en LR said
    on 13 novembre 2009

    à 18 h 31 min

    Le passage du public au privé, un peu partout en France, a été réalisé dans les années 80 et début 90…et souvent pour alimenter les cagnottes de partis politiques, divers. La CGE avait mis en place un lobbying intense vers la plupart des élus. Ca a fonctionné, sur la table, on peut imaginer parfois en-dessous, d’où l’engouement pour la chose. Les factures d’eau se sont mises à grimper en même temps que la même CGE nous chantait de nombreuses campagnes pub pour économiser ce bien précieux, l’eau. Comme au Monopoly, il n’y a pas chez les capitalistes de petites affaires. Les affaires sont les affaires. Et la « Compagnie des Eaux » reste une bonne carte.
    La carte peut être encore préférable pour le consommateur si la régie est publique. Mais vite, car rares sont les anciens réseaux de distribution à avoir été rénovés par l’actuel privé. Et faudra bien y passer.

  5. Eau Secours 34 said
    on 19 novembre 2009

    à 11 h 46 min

    Le commentaire de « Collectif pour la défense des citoyens » relève d’une posture idéologique a priori et d’une méconnaissance totale de la réglementation de la gestion de l’eau dans notre pays. En France, s’applique le principe de « l’eau paie l’eau »; seule la facture d’eau des usagers finance le service (distribution d’eau potable et assainissement). Par conséquent, laisser entendre que, dans certaines communes, il y aurait un déficit caché de la gestion de l’eau compensé par une augmentation des impôts locaux est une contre-vérité: c’est tout simplement interdit par la loi. Le budget Eau est séparé du reste du budget des communes et agglos; un « déficit » de la gestion de l’eau ne peut-être comblé que par une augmentation de la facture et un « bénéfice » ne peut servir qu’à améliorer les services de la distribution d’eau potable et de l’assainissement.

    Notons que la délégation au privé de la gestion de l’eau s’écarte en partie du principe « l’eau paie l’eau » puisque l’eau paie l’eau ET la distribution de dividendes aux actionnaires. Ceci a pour conséquence un sous-investissement chronique au niveau des infrastructures (réseau de distribution…) dans la plupart des communes et agglos en délégation Veolia/Suez/Saur. C’est le cas à Montpellier où la vétusté d’une partie des canalisations entraine des pertes importantes dans l’acheminement de l’eau brute de la source du Lez jusqu’à la station de potabilisation Arago et dans la distribution de l’eau potable jusqu’au compteur de l’abonné.