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Le Jeudi 28 janvier 2010 à 10:46

Frêche – Fabius : l’enregistrement


Voici les propos prononcés par Georges Frêche le 22 décembre en conseil d’agglomération de Montpellier et qui font débat. Ils n’avaient été rapportés que dans Direct Montpellier plus (23/12). Ils ont été repris dans L’Express (27/01) et ont déclenché une levée de boucliers.

Georges Frêche commence par railler le retour de Copenhague en avion de Cécile Duflot, tête de liste Europe écologie en Ile de France puis : « Huchon, ça c’est un solide. Moi je serais à Paris, je voterai Huchon. Si j’étais en Haute-Normandie, je ne sais pas si je voterais Fabius. Je m’interrogerais. Ce mec me pose problème. Il a une tronche pas catholique. Ça fait rien mais peut-être que je voterai pour lui mais j’y réfléchirai à deux fois. [À l'intention des journalistes présents :] « Notez là haut, s’il vous plaît, je vous fais une puce (1). »
Écouter le son :

[Mise à jour à 11h20 : Laurent Fabius avait déclaré le 20 décembre qu'il n'était "pas sûr" de voter Georges Frêche s'il était électeur en Languedoc-Roussillon ("C politique", France 5)]

[Mise à jour à 0h03 : le point d'exclamation a été retiré entre "tronche" et "pas catholique" suite à une remarque pertinente d'un lecteur]

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(1) Référence à la rubrique de Midi Libre « La puce à l’oreille » qui regroupe des brèves (parfois piquantes).


Publié dans Accès libre, Brèves, Politique. Mots clés : , .

7 commentaire(s)

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  1. edgar said
    on 28 janvier 2010

    à 23 h 22 min

    Dans la transcription, J.O.T. a inséré un point d’exclamation que je n’ai pas entendu dans l’enregistrement sonore. C’est une nuance, mais cela aurait pu être un peu significatif. hélas, non, pas la moindre ponctuation audible entre « tronche » et « pas catholique »; Georges Frêche a bel et bien commis ce qu’il est convenu d’appeler un magnifique dérapage verbal. Catholique avec les catholiques, protestant avec les protestants, de gauche avec les gens de gauches, de droite avec les gens de droite, et dans tous les cas bateleur et manipulateur qui se croit tout permis, altérant la dignité de la fonction de responsable politique à commencer par la sienne. Les propos sur Cécile Duflot qui précèdent sont à peine moins odieux dans la bouche d’un président d’une grande communauté d’agglomération en séance publique que ceux sur Fabius. Et ce qui est peut-être le plus odieux, ce sont tous les suiveurs serviles, qui rient de ses « bonnes blagues », et qui semblent oublier tout esprit critique. Les mêmes qui, probablement, n’hésiteront pas à le poignarder dans le dos le jour où il trébuchera. C’est à cause de tous ces gens-là que des Georges Frêche font des carrières politiques trop longues avec chaque jour moins de contrôle.
    Il faut un non-cumul absolu des mandats, et pas plus de deux mandatures successives sur le même mandat. Cela ne résoudrait certes pas tous les problèmes, mais cela les limiterait tout de même.

  2. Richard said
    on 29 janvier 2010

    à 10 h 15 min

    Encore une fois les accusateurs de Georges Frêche utilisent des propos détachés de leurs contextes et interprétés « à charge » avec la plus totale mauvaise foi.
    Sur le fond : Frêche a le droit de fustiger un « ami » politique, qui quelques jours auparavant a déclaré qu’il ne souhaitait pas que l’on votât pour l’actuel président de la région Languedoc-Roussillon. N’oublions pas que Laurent Fabius n’est pas un modèle en matière de confiance : Premier ministre, il avait laissé tomber deux de ses ministres au lieu d’assumer ses responsabilités (Charles Hernu lors de l’affaire du « Rainbow Warrior » et Georgina Dufoix avec l’affaire dite du sang contaminé : « Courage, fuyons ! » semblait être la devise fabusienne. Plus récemment, la presse a soupçonné Laurent Fabius d’avoir contribué à écarter Ségolène Royal de la tête du P.S. en favorisant l’élection de Martine Aubry par un éventuel « tripatouillage » des votes des militants de sa fédération. Ce n’est certainement pas un hasard si son « lieutenant » Claude Bartolone et la-même Martine Aubry aboient aujourd’hui avec le plus de célérité et de force contre Georges Frêche. Il faut savoir qu’en 2002, en pleine campagne des présidentielles, Aubry et Frêche s’étaient affrontés sur le problème de la sécurité : la première voulait jouer l’angélisme en écartant ce thème du programme socialiste, le second estimait utile au contraire de répondre à une attente des citoyens par un renforcement des actions en matière de police et de justice aux niveaux local comme national ; on sait que Frêche avait vu juste, et que Lionel Jospin a fait les frais de cette erreur de stratégie du P.S.
    Sur la forme : C’est un truisme de dire que Frêche ne pratique pas la « langue de bois » ; en fait, ce qui fait son succès médiatique et qui lui vaut depuis toujours l’admiration professionnelle de la presse non partisane, c’est que lorsqu’il parle, on apprend toujours quelquechose. Pourquoi ? D’abord parce que Frêche est un érudit, ensuite parce qu’il est un pédagogue qui sait intéresser son public quelque soit sa nature, ensuite parce qu’il connaît ses dossiers et qu’il dit les choses telles qu’elles sont, enfin parce qu’il utilise non pas le jargon des énarques (pour endormir le peuple) mais la langue imagée, parfois verte de l’homme de la rue. Alors oui parfois, il emploie une expression qui n’a pas cours dans les palais dorés de la République : « sous-hommes » au lieu de « deux militants UMP fils ou petits-fils de harkis troublant une cérémonie d’hommage à Gilbert Roseau et oubliant que les UMP de l’époque avaient abandonné une grande partie des harkis (60 000 environ) sur le sol algérien les vouant au massacre par les hommes du FLN ». Alors bien sûr, Frêche parle d’un ami politique en disant qu’il a « une tronche pas catholique » au lieu de dire qu’il s’agit d’un « intriguant prêt à sacrifier ses compagnons par ambition politique » (Mitterrand, lui au moins, était ambitieux et pourtant tout à la fois fidèle en amitié, au-delà du raisonnable estimèrent certains…).
    Sur la forme des critiques : politiques de tous bords et journalistes sont d’accord sur un point, la présomption d’innocence ne doit pas s’appliquer à Frêche, car il est jugé avant même que ne soit lu l’acte d’accusation. Les papiers et les commentaires s’intitulent : « Nouveau dérapage de Frêche », « les propos scandaleux du président de languedoc-Roussillon », « après les sous-hommes et les blacks, le dérapage anti-sémite », etc. D’une part la presse n’analyse pas les faits dans leur contexte (première faute professionnelle), d’autre part elle ne donne pas la parole à la « défense » (deuxième faute professionnelle), mais encore elle rappelle des faits inexacts (les sous-hommes et les blacks de l’équipe de France de foot-ball) que la Justice a examinés et pour lesquels Frêche a été complétement blanchi d’ailleurs (troisième faute professionnelle, plus proche d’une infraction que d’une faute en l’espèce).
    Tant que la classe politique et la presse se comporteront ainsi toutes les fraudes et tous les trucages seront possibles ; ceux qui condamnent Frêche portent des coups féroces à la démocratie et à notre République.

  3. Jacques-Olivier Teyssier said
    on 29 janvier 2010

    à 13 h 48 min

    @Richard : je ne vois pas très bien ce que votre interminable commentaire vient faire sur Montpellier journal si ce n’est de la propagande. Mais bon…

    Tout ce que vous reprochez aux journalistes n’a pas été pratiqué ici. Ceci dit, je relève quelques inexactitude dans votre texte :

    - Sur les « Blacks » : la justice n’a pas examiné l’affaire. Et pour cause, l’enregistrement de la séance a mystérieusement disparu.
    - Sur les « sous-hommes » : la justice a relaxé Georges Frêche du fait d’un point de forme (une loi mal rédigée) mais a été très sévère sur le fond. Lire Frêche-Harkis ce que la justice a vraiment dit
    - Dire que Georges Frêche « dit les choses telles qu’elles sont » n’est pas toujours exact. Je l’ai montré récemment (par exemple : Frêche ment et Midi Libre publie) et je continuerai. Car pour moi les faits sont importants.

  4. barou said
    on 29 janvier 2010

    à 19 h 56 min

    je ne suis pas pour le parti socialiste mai pour moi george freche subit des attaques de toutes parts et il reagit d,une simplicite favorable a mon avis dans tout les cas malgres mes opinions politiques la balance est en sa faveur

  5. Falafel said
    on 29 janvier 2010

    à 23 h 11 min

    @Richard :

    Vous dites que Frêche bénéficie de l’admiration de la « presse non partisane », à quelle presse faites-vous allusion ? Lui semble plutôt se plaindre d’un acharnement de la presse.

    Vous dites aussi que « C’est un truisme de dire que Frêche [... je coupe...] utilise non pas le jargon des énarques (pour endormir le peuple) mais la langue imagée, parfois verte de l’homme de la rue. » Je tiens juste à vous faire remarquer que, vu de ma rue, « truisme » est un jargon d’énarque et que, en tant qu’homme de la rue, je préfère le langage direct aux allusions douteuses.

    Parler d’oreillons pour stigmatiser le voile, de sous-homme pour les harkis, ou de « pas catholique » pour parler des juifs n’est ni une langue imagée, ni verte ni même drôle. C’est, au contraire, lâche et grossier.

    Souvenons-nous que c’est cet homme qui inaugure le tramway en raillant les habitantes de la Paillade, un peu plus tard une médiathèque (Shakespeare) en stigmatisant les habitants du Petit Bard. Ensuite il a beau jeu de renommer les quartiers, les écoles et les lycées pour éviter le marquage identitaire lié au territoire.
    Pourvu seulement qu’il n’ait rien à inaugurer chez moi…

  6. Observateur said
    on 30 janvier 2010

    à 2 h 07 min

    Avec ce nouvel épisode, on comprend mieux pourquoi Frêche est le président de raison le plus connu après Ségolène Royal !!! Mais « notoriété » n’est pas synonyme de « qualité », malheureusement pour nous, électeurs du LR.

    Plus sérieusement, ce qui me désole dans cette nouvelle affaire, c’est qu’elle a éclipsé un sujet fort intéressant qui mériterait d’être creusé au grand jour : le budget communication de la Région, estimé à 95 M€ !!!
    Je comprends que les médias n’en parlent pas trop car ils en sont les 1ers bénéficiaires et ils appartiennent tous à la communauté des journalistes et/ou des communicants (avec certains, on a de plus en plus de mal à faire la distinction).
    Mais tout de même, 95M€, c’est totalement hallucinant !!! Et que cela ne fasse pas plus réagir le citoyen de base l’est encore plus !!! Aurait-on perdu dans cette région à ce point le sens des proportions ? Où est passé le bon sens paysan ? Que vaut désormais l’expression 1 sou est 1 sou ?
    Cela représente combien de lycées, d’actions concrètes pour les transports, l’emploi, le développement économique, etc, etc, etc
    Que l’on fasse du marketing territorial pour vendre la région et ses produits, OK bien sûr. Que l’on fasse connaître son action, OK une nouvelle fois. Mais bon sang, pas dans ces proportions !!!
    Avec de tels moyens déployés, on est quand même en droit de se demander quelle est la part de réalité et la part d’enfumage pour juger du bilan. Où est la vérité, les faits avérés dans ce qu’on lit dans Harmonie, le journal de l’Agglo, voire la Gazettte de Montpellier ou le ML largement arrosés des subsides de la Région et de l’Agglo ?

  7. Edgar said
    on 1 février 2010

    à 9 h 33 min

    Quelques jours plus tard, et au vu d’une des réactions, je complète mon commentaire initial. je suis bien convaincu que Frêche n’est pas antisémite. Mais c’est bien pire : il est Fréchiste. En l’occurrence veux dire par là qu’il ne recule devant rien, devant aucun dérapage – parfaitement contrôlé – pour jouer son rôle en pensant que d’une manière ou d’une autre, cela confortera son pouvoir. Et ce qui est important, c’est que l’on parle de lui, que tout le monde soit hypnotisé et se focalise sur ses frasques spectaculaires, les uns pour l’attaquer, les autres pour le défendre.
    Pendant ce temps, personne ne s’occupe de faire un inventaire politique un peu objectif (sauf de rares journalistes, justement) de son bilan. En fin de compte, G. Frêche a réussi le tour de force de convaincre tout le monde qu’il est l’homme providentiel depuis trente ans, que s’il n’avait pas été là, Montpellier et le Languedoc-Roussillon tout entier ne serait plus qu’un désert, que tout ce qui a progressé est à mettre à son seul actif (dans Libération, on lui attribue même la paternité du « Printemps des Comédiens »). Même ses plus farouches opposants sont pratiquement persuadés de cela, et ne le rejettent que pour ses dérapages, mais pas pour son action politique.
    Pour ma part, je pense que Frêche a fait de grandes choses, mais qu’il na pas été tout seul pour les faire, et qu’un autre aurait pu en faire autant. Dans toutes les autres grandes villes, dans toutes les autres régions de grandes choses ont aussi été réalisées.
    Mais il y a eu aussi de sévères loupés, et de cela, personne n’en parle, ou si peu ! La voirie de Montpellier, par exemple. Je continue de penser que, sur trente ans Frêche n’a pas su faire la révolution « néo haussmanienne » qui s’imposait. Cela aurait été moins glorieux et spectaculaire qu’antigone ou que le palais présidentiel régional des bords du Lez, mais sans doute nécessaire. Le tramway apparaît comme une réussite totale, évidemment. Pourtant, si on veut bien gratter un peu la surface, on peut assez facilement voir que l’on aurait pu faire encore mieux avec peut-être même moins d’argent. Ne parlons même pas de l’industrialisation. Frêche n’a pas fait pire, mais pas mieux non plus. Je ne suis ni journaliste ni économiste, mais en tant que citoyen, je reste critique sur l’action politique de Frêche, et je souhaite qu’un véritable inventaire objectif soit fait.