Georges Frêche ment et Midi Libre publie

L’UMP dit une chose, le président sortant son contraire. Le quotidien régional donne les deux versions et s’arrête là. Faut-il lancer une quête pour le rétablissement du téléphone à Midi Libre ?

Étienne Mourrut, député-maire UMP du Grau-du-Roi, se plaint que le « pôle requins » du Seaquarium du Graud-du-roi n’ait pas été aidé par la région alors que Mare Nostrum, l’aquarium de Montpellier, l’est. Et pas qu’un peu : 4,1 M€ pour sa construction et 1,5 M€ pour son extension. Midi Libre se fait l’écho de cette critique de l’élu UMP (16/01) avec son analyse : « Le seul défaut du Seaquarium semble avoir été de ne pas appartenir au territoire d’influence de Frêche. » Jusque-là tout va bien.

Problème, trois jours plus tard (19/01), le quotidien régional publie un démenti du président de région titré : « Frêche subventionne « tout le monde » ». Et où le président de région affirme : « Le Seaquarium n’a jamais fait de demande de subvention. Moi, je subventionne tout le monde, et pas en fonction de la couleur politique. Ce n’est pas parce que je ne soutiens pas un maire que je ne soutiens pas sa commune. » Et Midi Libre de compléter : « Dont acte ! »

« On a les preuves ! »
Ce matin, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, Stephan Rossignol revient sur le sujet. Et le porte-parole de Raymond-Couderc (UMP) s’indigne : « On a les preuves ! » Si tôt dit, si tôt fait : la copie de la lettre de refus de financement du Conseil régional est télécopiée par la mairie du Grau-du-Roi. Et elle confirme la version de l’UMP : « J’ai le regret de vous informer que votre projet ne s’inscrit pas dans le cadre des orientations prioritaires retenues par le Conseil régional », écrit le directeur général adjoint des services de la région dans son courrier daté du 26 décembre 2007 . Étienne Mourrut ne se décourage pas et renvoie un courrier à Georges Frêche daté du 19 août 2009. Mais à part ça, « le Seaquarium n’a jamais fait de demande de subvention » (1).

Ce que révèle cette polémique, c’est la crise de la presse. Et de Midi Libre en particulier qui est si nécessiteux qu’il semblerait que le téléphone lui ait été coupé. Du coup, il n’a pas pu vérifier « l’information » avancée par Georges Frêche avant de la publier. À moins qu’il ne considère que si le président de région dit quelque chose, c’est forcément vrai ? Ou que se contenter de donner deux versions contradictoires suffit à faire son travail de journaliste ? Vous n’y pensez pas ! Il est ici question du « grand journal régional » comme aime à l’appeler Stephan Rossignol. Erreur isolée direz-vous ? On en reparlera bientôt. En attendant, on est impatient de lire l’édition de demain de Midi Libre.

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(1) Montpellier journal a sollicité la région pour savoir si Georges Frêche maintenait sa déclaration. « Je vous rappelle », nous a-t-on dit.