Le directeur de la rédaction du quotidien régional a envoyé un droit de réponse au quotidien national après la publication de l’article titré « Midi libre trop friand d’infos Frêche ». Une bonne tranche de rigolade.
Si le ridicule tuait, Philippe Palat, on l’a déjà dit, ne serait plus de ce monde. Ce qui serait une grande perte. Non pas pour la profession, bien sûr. Mais pour l’Humanité toute entière tant ses écrits sont distrayants à lire. Coup de chance, après l’article de Libération consacré au traitement de la campagne des régionales et titré « Midi libre trop friand d’infos Frêche » (23/03), le directeur de la rédaction de Midi Libre a finalement gratifié ses fans et le quotidien national d’un droit de réponse. Il a été publié dans l’édition de vendredi. Donc environ trois semaines après la parution de l’article incriminé.
Il explique le métier aux équipes de Libération
Ce texte reprend à peu près les arguments listés dans le courrier que Philippe Palat a adressé à ses équipes et que Montpellier journal a publié. Mais il y a aussi, dans cette nouvelle missive, quelques passages dignes d’un comique professionnel. « Partial et parsemé d’arguments aussi faux que préjudiciables pour la crédibilité de votre titre et de notre métier de journaliste, cet article [est] délibérément à charge », s’indigne Philippe Palat. Qui explique donc le métier aux équipes de Libération et leur reproche même de porter préjudice à « la crédibilité de notre métier de journaliste ». Vous avez bien lu ! L’hôpital qui se moque de la charité.
Le « soutien trop voyant au président de la région, Georges Frêche » ? Une « affirmation gratuite et sans fondement », pour Philippe Palat. Celui-ci, sans doute débordé de travail, n’a pas dû avoir le temps de lire son journal ni même le long article de Montpellier journal titré « Oui Midi Libre a bien roulé pour Georges Frêche ». Et encore moins d’aller sur le terrain discuter avec les militants des listes concurrentes à celles de Georges Frêche. Ou même sur des sites de militants d’Europe écologie, du Parti de gauche 34, du Parti communiste de Balaruc et du Gard.
Péremptoire et sans gêne
Mais Philippe Palat sait tout et il est partout. Il affirme péremptoire et sans gêne : « Jamais l’équipe de la candidate socialiste, Mme Mandroux, ne s’est plainte du traitement journalistique de Midi Libre. » Eh bien Montpellier journal affirme exactement le contraire. D’abord, nous faisons toute confiance à Carole Rap, notre consœur de Libération, pour avoir bien retranscrit les propos d’une personne de l’équipe Mandroux. Ensuite, un proche du maire de Montpellier s’est aussi confié à Montpellier journal. Après la parution de l’article titré « Georges Frêche entre flatteries et étiquetage » (10/03), il nous déclarait, lors d’une conversation téléphonique : « Je suis atterré par le traitement de cette campagne par Midi Libre. »
Mais, pour Philippe Palat, il n’y a pas de problème. D’ailleurs, « aucun des 240 journalistes du journal répartis dans nos douze agences locales, huit bureaux et six services du siège n’a manifesté un quelconque ressentiment éditorial à l’égard de la direction de la rédaction durant la campagne électorale ». Il n’y a pas de thermomètre donc, pour le docteur Palat, il n’y a pas de fièvre. Peut-être la direction de Midi Libre devrait-elle s’interroger sur un tel silence. En Corée du nord, on n’entend pas beaucoup d’opposants s’exprimer publiquement pour critiquer le régime. C’est donc qu’il ne doit pas y avoir de problème…
« Différer la sortie d’un papier pour ne pas froisser une collectivité »
À Midi Libre, en tout cas, il y en a. Un ancien journaliste du quotidien confiait à Montpellier journal, fin mars : « Je mets au défi M. Palat de me dire dans les yeux qu’il n’a jamais ordonné, à un de ses journalistes, de différer la sortie d’un papier pour ne pas froisser une collectivité et les publicités qui vont avec. J’ai un exemple très précis en tête même s’il y a prescription. Et il le sait. »
Libération, quant à lui, « maintient ses affirmations sur le manque d’impartialité du quotidien Midi Libre envers le président de région réélu, Georges Frêche ». Et fait de la pub à Montpellier journal : « Quant à la tendance frêchiste du quotidien régional pendant la campagne, l’enquête publiée le 30 mars sur le site www.montpellier-journal.fr enfonce le clou », est-il écrit à la suite du droit de réponse. Pour une fois que Midi Libre contribue à faire la promotion de Montpellier journal, ne boudons pas notre plaisir. Quant à François Sergent, directeur adjoint de la rédaction de Libération, il déclare à Montpellier journal : « Comme le dit Carole, les journalistes off, les lecteurs, tous les gens qui suivent la politique régionale sont d’accord. D’ailleurs, la réponse de Palat ne me paraissait pas franchement convaincante non plus. »
Il reste une affirmation de Philippe Palat qui semble juste : Le « soutien trop voyant » de la direction de la rédaction à Georges Frêche mis en avant par Libération le « discrédite à la fois dans [son] travail de journaliste et dans l’exercice de [sa] fonction de direction de la rédaction ». Mais qu’il se rassure, il lui reste la possibilité d’entamer une grande carrière de comique pour laquelle il semble avoir d’excellentes dispositions. Et, à court terme, d’aller faire le clown devant le tribunal puisqu’il affirmait à ses équipes qu’il se réservait « le droit d’entamer d’autres poursuites ». Après Guignol dans la presse, Guignol à la cour ? Si c’était le cas, Montpellier journal suivrait l’affaire avec la plus grande attention.
Photo : La Une de Midi Libre et celle de son deuxième cahier, le 9 décembre 2009, après le choix du PS de ne pas investir Georges Frêche pour les régionales (montage).
► Lire aussi :
- Oui Midi Libre a bien roulé pour Georges Frêche (1/3)
- Philippe Palat de Midi Libre écrit à ses équipes et se trompe de cible (2/3)
- Publicité dans Midi Libre : « la région freine » selon un cadre du groupe (3/3)
- Le traitement des régionales par Midi (libre) vu par Aurel
- Médias locaux sous pression : Georges Frêche est-il une exception ? (pour Acrimed)
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9 commentaire(s)
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à 16 h 12 min
Depuis que je connais Philippe Palat, j’ai réussi à me sevrer de Rires et Chansons, qu’il soit vivement remercié !
à 17 h 57 min
C’est à Montpellier qu’est basé un certain Rémi Gaillard qui dit ‘c’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui’ … c’est comme s’il avait pris exemple sur le cirque politico-médiatique local, inutile d’aller chercher plus loin !
Dommage que ses vidéos ne ridiculisent pas la politique locale – déjà ridicule en fait sans caricature ! – j’imagine ce que serait un mix du journalisme Montpellier journal, de l’irrévérence Agglo rieuse mis en scène par Rémi Gaillard !
En même temps, le site internet de Midi Libre aujourd’hui montre le ridicule des forces de l’ordre qui n’ont pas pu attraper un ‘handicapé’ à la deuxième tentative, et des voitures américaines inadaptées destinées à la police de Frêche .
Le plus choquant, c’est l’apathie des électeurs et des citoyens – mais il fallait faire une liste d’union républicaine anti-Frêche rassemblant droite et gauche – et si en mai le Royaume-Uni donnait une leçon de révolution à la République française, si la dynamique Lib Dem se traduit en votes …
à 18 h 55 min
L’article de Midi Libre sur les voitures de police américaines dont parle Vivien mériterait un cours dans les écoles de journalisme. L’auteur réussit à ne pas citer Frêche, commanditaire de ces beaux véhicules et maire de Montpellier à l’époque… tout en trouvant le moyen d’égratigner Mandroux, alors simple adjointe . J’ai renvoyé une remarque dans ce sens sur le site de Midi Libre…qui n’a bien sûr pas publié mon post!
à 22 h 17 min
Eh oui! Je suis un menteur, Carole et JOT font de la désinformation …. Je suis surpris quant à moi du faible nombre de pages de notre quotidien papier préféré. Il faudrait qu’il en comporte au moins le double pour vanter objectivement tous les mérites du grand Georges !!!!
à 22 h 49 min
Midi Libre ou La Pravda de Septimanie Sauf que dans l’original, y avait plus à lire !!!
à 1 h 16 min
Merci à Libé, JOT et d’autres pour ces articles critiques sur les relations entre Frêche et les médias locaux.
C’est bien que ML subisse aussi ce type de pression par ses confrères journalistes et par la société civile à travers ses commentaires sur les blogs. Ça contrebalance celle mise par Frêche. J’ose espérer que cela fera un peu réfléchir et réagir en interne les journalistes de ML.
Mais j’ai quand même l’impression que la tendance générale ne va pas vraiment changer, même si les sujets « sensibles » se déplacent désormais des élections régionales vers la guerre mairie / agglo, le conflit PS / fédés locales ou les tentatives de GF pour retrouver une audience nationale à laquelle il a gouté pendant les régionales.
Sur la guerre mairie / agglo, le traitement de la revente d’une des 3 Ford de la police municipale est assez révélateur. En fin d’article, ML reprend une déclaration d’H Mandroux en faveur de ce type de véhicule, histoire de la discréditer un peu plus aux yeux de l’opinion sur ses qualités de gestionnaire. Par contre, rien sur Frêche qui était pourtant maire à l’époque de l’achat de ces véhicules.
Sur la guerre PS / Fédés LR, on a eu droit à 2 beaux articles dont un au titre assez surréaliste « et si les fédérations du PS devaient licencier… » où l’on finit par apprendre que les sommes en jeu sont de quelques milliers d’euros. Quand on voit les indemnités des élus et les sommes englouties dans la com, on se dit que le PS local est vraiment à part, très loin du discours populiste des dernières élections, avec d’un côté ses notables tendance gauche caviar (ou cassoulet), et d’un autre, ses soutiers qui ne vivent visiblement pas dans le même monde.
L’article cherche aussi à faire croire que les pauvres élus PS étaient contre les pratiques du méchant Navarro et qu’ils avaient tous envie depuis longtemps de rénovation. La vérité est qu’ils voient surtout qu’Aubry ne lâche pas le morceau. Frêche ayant besoin de ses troupes pour maintenir son pouvoir et reprendre la main à la mairie de Montpellier, il fait passer des messages à Aubry par presse interposée histoire que les exclus soient vite réintégrés ou que la « peine » soit aménagée, quitte à « sacrifier » Navarro, et qu’ils continuent ainsi à se montrer dociles. Et ML se met complaisamment au service de cette nouvelle stratégie de circonstance.
Dans cet article, ML réussit aussi au passage à faire un peu de pub pour Frêche en nous annonçant qu’il va publier une chronique dans le prochain magazine Marianne. Après le publi-reportage, voici la promotion gratis glissée dans les articles.
Bref, le dessin d’Aurel semble malheureusement plus que jamais d’actualité.
à 3 h 03 min
Je parlais de la chronique de GF dans Marianne. En voici le contenu à l’adresse suivante:
http://www.objectifgard.com/article-avant-premiere-voici-la-tribune-de-georges-freche-dans-son-integralite-publiee-dans-marianne-ce-samedi-17-avril-2010-48799894.html
Un grand moment d’hypocrisie entre ce discours et les actes !!! A moins qu’il n’y croit vraiment, ce qui relèverait alors de la psychiatrie.
Par rapport au sujet du présent article de JOT, les médias y sont à l’honneur. Frêche se pose encore en victime des médias lors de la campagne des régionales, lui qui en a abondamment usé, abusé et profité, son directeur de campagne avouant avoir tout misé sur la « starisation » de Frêche.
Il ose dénoncer « la média-cratie » qui remplace la démocratie (sic). Quand on lit les articles de JOT et les autres sur les relations entre Frêche et les médias locaux, et qu’on connaît la manière dont il a mené campagne, on se dit qu’il n’y a plus aucun doute, il prend vraiment les gens pour des c… Plus c’est gros, plus ça passe.
Il dénonce aussi les élites, « cette caste d’intouchables, qui s’autorise et monopolise l’explication sur le sens des choses ». Mais que fait-il lui même en LR si ce n’est de se poser en homme providentiel ? Ne monopolise-t-il pas à l’extrême la parole dans les médias ainsi que le pouvoir et les ressources afférentes pour décider seul de notre avenir ? Parler « peuple » ne l’exonère pas d’appartenir à cette classe d’intouchables.
Il dénonce aussi « les destins collectifs qui ont laissé la place aux loisirs individuels ». Cela prête quand même à sourire venant du président d’une collectivité locale qui a beaucoup misé sur les loisirs, le ludique, le consumérisme, et qui estime que la participation du peuple se limite au vote tous les 6 ans.
Et il ose conclure en écrivant « quarante ans de vie politique n’ont pas réussi à me rendre cynique ».
Mais je m’emporte et je m’éloigne du sujet.
Attendons de voir les articles du ML qui ne vont sûrement pas tarder pour commenter cette « tribune ».
Le grand cirque médiatique va continuer pour fabriquer et entretenir une image de Frêche si éloignée de la réalité.
à 9 h 21 min
Et si cette chronique dans Marianne avait été signée Tartempion ?
à 9 h 23 min
Tartempion ? Je ne sais pas ce qu’il fait. Je suis donc incapable de juger l’écart entre son discours et ses actes.