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Le Lundi 18 juillet 2011 à 21:35

« Maire courage » esquive Montpellier journal


Hélène Mandroux nous a fait savoir qu’elle annulait l’interview prévue aujourd’hui. Aurait-elle craint un entretien avec de vraies questions dedans ? Par cette décision, le maire de Montpellier suit, une fois de plus, la ligne de son ami Francis Navarro.

Hélène Mandroux le 17 juin 2011 à l'Hôtel de ville de Montpellier (photo : J.-O. T.)Dans cet article, vous allez lire des informations que vous n’aurez pas lues ailleurs. Pensez à faire un don à Montpellier journal s’il vous a intéressé.

« Le rendez-vous avec Mme le maire, lundi 18 à 17h est annulé. » C’est par ce message du service de presse de la mairie de Montpellier, laissé vendredi midi, que Montpellier journal a appris la nouvelle. Raison de cette annulation ? Sollicité ce matin, le service de presse ne nous a toujours pas fourni de réponse. Un problème d’agenda ? Il est permis d’en douter puisque le rendez-vous est annulé et non pas reporté.

Une bien étrange conception de la liberté de la presse
Le maire voudrait-elle « punir » Montpellier journal de ses articles publiés la semaine passée ? On n’ose l’envisager. Si néanmoins c’était le cas, ce serait un bien mauvais calcul car le maire se prive de la possibilité de répondre aux attaques et reproches. D’autant que Montpellier journal a pour habitude de donner longuement la parole aux personnes mises en cause dans ses articles. De plus, Montpellier journal ne serait pas du tout puni car depuis sa naissance, le site a l’habitude de se passer des sources officielles auxquelles s’abreuvent notamment Midi Libre et La Gazette de Montpellier, pour informer ses lecteurs.

Enfin, si la raison, comme nous le pensons, est la parution des articles de la semaine passée, c’est une bien étrange conception de la liberté de la presse qu’aurait le maire en annulant une interview prévue parce qu’un article lui aurait déplu. Il est vrai qu’Hélène Mandroux ne serait pas le premier élu à aimer la presse uniquement quand elle est servile. Un peu comme Francis Navarro qui reprochait à Montpellier journal d’être  « toujours dans le marigot à fouiller « , c’est-à-dire faire son travail. Mais c’est bien connu : on n’aime jamais tant les journalistes que quand ils s’occupent des autres.

Questions pièges
Reste donc une question : « Maire courage » (1) aurait-elle peur de questions pièges ? Ce n’est pas exclu tant le maire connaît mal ses dossiers. De plus, la sortie de route est toujours possible lorsqu’elle aborde des sujets sur lesquels elle n’a pas été briefée au préalable par son entourage. Pourtant, les citoyens de Montpellier auraient sans doute aimé entendre ses réponses ou celles de son entourage sur, par exemple, ces quelques questions :

  • Avez-vous favorisé le projet Montbiotech porté par votre ami Francis Navarro sur la requalification du site de l’EAI ?
  • Pourquoi la mairie a-t-elle embauché deux filles de Francis Navarro ?
  • Quelles limites fixez-vous en matière de favoritisme ?
  • Vos amis proches peuvent-ils être en affaire avec la mairie ?
  • Votre implication pour le don d’organes est-elle liée à votre amitié avec Francis Navarro ?
  • Pourquoi n’avez-vous pas remplacé Christian Assaf par Alban Zanchiello à la direction de votre cabinet ?
  • Pourquoi avez-vous fait traîner les choses avec votre directeur de la communication plutôt que d’avoir une explication franche avec lui ?
  • Pensez-vous avoir un comportement « humain » avec vos collaborateurs ?
  • Pourquoi avoir coupé la publicité à La Gazette de Montpellier au deuxième semestre 2010 ?

L’entourage a fait le choix de ne pas répondre aux sollicitations
L’entourage d’Hélène Mandroux, alors que Montpellier journal l’avait informé par courriel dès mercredi 6 que des articles étaient en préparation sur « ses rapports avec ses collaborateurs et son avenir politique », a fait le choix de ne pas répondre aux sollicitations avant la sortie des articles. La décision a d’ailleurs été longue à prendre puisque ce n’est que le samedi 9 que le service de presse a informé Montpellier journal du rendez-vous du 18 juillet. Soit trois jours après la sollicitation.

Montpellier journal a même eu l’impression que l’entourage avait choisi comme stratégie de s’exprimer après la parution des articles plutôt qu’avant. Voire avait tenté de reporter la sortie des articles pour qu’ils paraissent après les gros départs en vacances de juillet. Pas de chance, Montpellier journal a maintenu son planning – tout en faisant preuve de souplesse en décalant du vendredi 8 au lundi 11 la sortie du premier article du fait de l’entretien prévu avec Francis Navarro le vendredi 8. Car il a toujours été hors de question de se laisser dicter les dates de parution des articles par quiconque et encore moins par le personnel politique. De plus, si Montpellier journal avait reporté la parution après le rendez-vous prévu avec le maire, quelles garanties existait-il que ce rendez-vous ne serait pas annulé ou reporté ? Aucune.

Prochaine étape : l’annonce officielle du « remaniement » dont il semble se confirmer qu’il devrait accoucher d’une souris avec notamment les décisions suivantes : Philippe Saurel passerait de l’urbanisme à la culture. Michael Delafosse ferait le chemin inverse. Patrick Vignal perdrait la cohésion sociale, l’action territoriale et la démocratie de proximité et passerait aux sports. Sophie Bonniface-Pascal récupèrerait la démocratie de proximité. On attend avec impatience les justifications de ces changements. La question de la présidence du groupe socialiste, quant à elle, serait remise à plus tard.

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► Lire aussi :

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(1) Expression utilisée par Arnaud Montebourg lors d’un meeting de soutien à Montpellier le 16 février 2010. Elle a été ensuite reprise comme titre du livre d’entretien qu’Hélène Mandroux a publié avec Jean Kouchner (Maire courage – Les vérités d’Hélène Mandroux – Entretiens avec Jean Kouchner – Au diable Vauvert, 265 pages, 18 €.)


Publié dans Médias, Politique. Mots clés : , .

Un commentaire

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  1. Jonolito said
    on 20 juillet 2011

    à 13 h 16 min

    C’est une série d’articles que je qualifierais « à risques »…. notamment le « coup » de la main molle et du regard fuyant…ça m’a fait rigoler mais je pense qu’elle n’a pas dû apprécier. Cependant, plus pudiquement, j’admets volontiers qu’il y a chez elle une certaine distance, peut-être une certaine froideur qui ne cadre pas avec ce qu’elle veut mettre en avant. Ah ! La politique !
    Effectivement, j’aurais souhaité entendre la réponse aux questions prévues, en tant qu’habitant de notre belle ville. Espérons que, dans un élan de responsabilité politique, Mme le Maire pardonnera, et répondra tout-de-même à M Teyssier, sans langue de bois, en toute simplicité, et avec la « bravitude » attendue par les lecteurs de Montpellier Journal.