Quelqu’un pour offrir un vélo au préfet Pierre de Bousquet de Florian ?

Le haut fonctionnaire qui roule en voiture avec chauffeur parlerait-il de ce qu’il ne connaît pas ? Après la diffusion des chiffres de la délinquance, donnerait-il une nouvelle image déformée de la réalité ?

Dans Midi Libre (16/02), on peut lire ceci : « À l’occasion de la présentation de son plan 2013 pour la sécurité routière, le préfet de l’Hérault, Pierre de Bousquet, a avoué être ‘frappé de voir le nombre de cyclistes qui empruntent les sens interdits ou les voies de tramway’, faisant aussi référence à une série d’accidents (dont un mortel, après une collision entre un jeune cycliste et une rame du tram, survenue à la mi-janvier). Et le préfet d’annoncer que ces imprudents seraient désormais ‘verbalisés avec vigueur’ ». On n’est pas loin de la doctrine sarkozyste : un fait divers, une loi. Même si en l’occurrence, c’est plutôt un fait divers, une consigne de répression.

« Plaisir de mettre leur vie en danger ? »
Si Montpellier journal avait été invité à cette conférence de presse, il aurait posé à l’énarque la question suivante : « Savez-vous, monsieur le préfet, pourquoi les cyclistes se comportent de la sorte ? Par goût du risque ? Par plaisir de mettre leur vie en danger ? » Autres questions : « Ne croyez-vous pas qu’un cycliste se sent plus en sécurité sur une voie de tram que sur une voie avec des voitures ? Savez-vous pourquoi il est peu dangereux pour un cycliste d’emprunter un sens interdit ? Connaissez-vous l’existence des contresens cyclables ? Pouvez-vous indiquer quel est le pourcentage d’accidents graves de vélo à Montpellier lié au non respect du code de la route par les cyclistes ? »

En attendant que le haut fonctionnaire troque sa voiture avec chauffeur contre un vélo, on lui suggère une piste de réflexion : le réseau cyclable de Montpellier est-il à la hauteur des enjeux ? Gageons que le préfet saura engager les gros moyens dont il dispose pour œuvrer à l’amélioration de ce réseau car il paraît inconcevable que cet ancien policier (DST) ne fasse que dans le tout répressif.

« Le cliché du cycliste amateur et casse-cou est une idée fausse »
Dans un article du 26 août 2008 titré « plus de vélos, moins d’accidents », Le Parisien posait la question suivante : « Les cyclistes ont-ils des comportements risqués ? » Réponse du quotidien : « Non. Selon la préfecture de police, les cyclistes ne seraient responsables que de 30 % à 40 % des accidents dans lesquels ils sont impliqués. Le cliché du cycliste amateur et casse-cou est donc une idée fausse. Parmi d’autres. »

Autre question : « Le poids lourd est-il l’ennemi no 1 du cycliste ? Oui. En 2008, les accidents impliquant un véhicule à gros gabarit ne représentent que 3 % des accidents de vélos. Cependant, les collisions s’avèrent souvent graves, voire fatales. Sur les dix accidents mortels survenus depuis le 15 juillet 2007, sept ont impliqué des véhicules à gros gabarit (camions, autocars de tourisme et bus RATP). »

Enfin, rappelons le nombre de tués et de personnes blessées avec hospitalisation en 2011 et 2012 pour tout l’Hérault (source : préfecture) :

2010 :

• Vélos : 33 (dont 5 tués) ;
• Piétons : 64 (dont 7 tués) ;
• Cyclos, motos et voitures  : 473 (dont 80 tués).

2011 :

• Vélos : 18 (dont 1 tué) ;
• Piétons : 65 (dont 13 tués) ;
• Cyclos, motos et voitures  : 552 (dont 79 tués).

2012 :

• Vélos : 47 (dont 3 tués) ;
• Piétons : 73 (dont 17 tués) ;
• Cyclos, motos et voitures  : 524 (dont 80 tués).

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