Le secrétaire départemental veut des alliances avec le PS dès le premier tour mais à Montpellier, ça ne passe pas. Autres sujets de la revue de presse : après celle du PS, voici la guerre des cartes chez EELV. Robert Ménard et ses deux colistiers pressentis du Front national. 500 000 € d’aides votés par le conseil général pour les compagnies aériennes Low cost. Le « vote de la honte » sur la réforme des retraites selon un membre du bureau national du PS. La deuxième plus vieille centrale nucléaire de France est à 150 km de Montpellier. Le patron de Midi Libre sur le départ ? Etc.
Politique
- Le FN en est sûr : il y aura au moins deux membres du Front national sur la liste de Robert Ménard pour les municipales à Béziers. Marie-Christine Aubert, la secrétaire départementale a donné les noms dans un mail et Montpellier journal les a rencontrés lors de la conférence de presse de Jean-Marie Le Pen, le 18 octobre à Montpellier. Selon le communiqué diffusé par Marie-Christine Aubert, c’est Robert Ménard qui les a délégués à la conférence de presse de vendredi. Il s’agit de Nicolas Reynes, responsable FN de la jeunesse pour l’Hérault et Laurent Saint Aubin.
- Le même mail vaut à Marie-Christine Aubert une « enquête disciplinaire » de son employeur, la direction des douanes (europe1.fr, 18/10). En effet, la secrétaire départementale a utilisé son mail professionnel (@douane.finances.gouv.fr) pour annoncer aux journalistes la venue de Jean-Marie Le Pen à Montpellier comme l’avait pointé Nicolas Bozon de 20 minutes sur Twitter. 15/10.
- Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche (France bleu Hérault, 18/10, vers 1′) : « Monsieur Ménard appartient à cette génération des ratés et des pauvres types à qui l’extrême droite fournit une colonne vertébrale. Ensuite donc il a l’air de quelque chose et il est content. Si nous laissons ce genre de personnages prospérer dans le pays, si nous laissons ce qu’ils défendent se propager sans qu’il y ait une résistance du plus haut niveau d’exigence, il ne faut pas s’étonner ensuite que ça se répande. »
- Sans surprise si ce n’est sur le temps qu’il lui a fallu, Michel Passet, secrétaire de la fédération du PCF de l’Hérault et deuxième adjoint au maire de Montpellier, a déclaré : « Je suis en désaccord total avec ceux qui disent : : dans toutes les villes de plus de 20 000 habitants, il faut des listes autonomes du Front de gauche. » Et à Montpellier, il prône, à peine à mots couverts, une alliance avec le PS dès le premier tour. (L’Hérault du jour, 16/10)
- Le Parti de gauche a réagi le premier. Dès midi le 16, Muriel Ressiguier écrit : « Pour nous, il y a une contradiction majeure entre la volonté exprimée aujourd’hui par Michel Passet disant « vouloir garder les villes à gauche » pour justifier son ralliement au PS dès le 1er tour alors même que le programme de ce parti prône la privatisation de l’eau, la bétonnisation du parc Montcalm et du Stade-Prévost pour ne prendre que ces deux exemples… Mais de quelle gauche parlons-nous ? » (Communiqué de presse,)
- Claude Avenante, secrétaire de la section de Montpellier du PCF, a pris plus de temps mais c’est lui qui a les mots les plus durs à l’encontre de son camarade. Il écrit notamment : « Comme tout un chacun, les communistes de Montpellier ont appris par la presse une position du secrétaire départemental du PCF en ce qui concerne les élections municipales dans notre ville totalement en contradiction avec les orientations majoritairement partagées et affirmées. En fait M. Passet n’étant pas sur la même longueur d’onde que la majorité des communistes de Montpellier, il s’évertue désespérément à brouiller le message. Peine perdue, d’autant que M. Passet est coutumier du fait. N’annonçait-il pas en début d’année dans « l’Express » qu’il souhaitait « la reconduction de la liste d’union de la gauche derrière Hélène Mandroux y compris avec le Modem ». Nous considérons qu’il s’agit là d’une expression tout à fait personnelle. Le Conseil Départemental n’ayant jamais pris la décision de s’opposer à la construction de listes Front de Gauche dès le 1er tour des élections municipales dans les villes de plus de 20 000 habitants de notre département. De plus cela ne serait pas en accord avec choix fait par la direction nationale du PCF de laisser les communistes décider localement en toute connaissance de cause. » (communiqué de presse, 17/10)
- La Gauche anticapitaliste : « Le principal argument de Michel Passet porte sur la nécessité de battre la droite et l’extrême droite. Rappelons qu’il y a deux tours et rien ne justifie de s’allier derrière le PS au premier tour, surtout dans une ville comme Montpellier. » (communiqué de presse, 17/10)
- Au niveau national, la situation est très tendue au sein du Front de gauche avec la direction du PCF de Paris qui a annoncé sa préférence pour une alliance avec le PS dans la capitale. Jean-Luc Mélenchon ne l’a pas digéré. Il a passé plus de 35 minutes sur le sujet soit plus du tiers de son discours de clôture de la convention municipales-européennes de son parti le week end dernier à Clermont-Ferrand. Et les piques n’ont pas manqué.
Pour expliquer l’hostilité de dirigeants nationaux du PCF cet été à son égard, il ironise : « Il faut bien payer sa cotisation. […] Camarade, jamais je ne vous ai parlé comme ça. J’ai toujours gardé pour moi – et d’un commun accord avec les membres de la direction – tout ce qui nous a choqués. Mais maintenant – ce n’est pas moi qui ai choisi – c’est l’heure de vérité. C’est trop grave ce qui se passe. […] Si vous voulez nous avoir sur une liste, il faut écrire dessus qu’on condamne l’austérité parce que nous on n’est pas d’accord pour que les pauvres gens souffrent. [...] et des fois il faut rajouter que vous êtes pour la retraite à 60 ans. Et il faut dire que c’est à ça qu’on croie parce que les gens se disent : ‘Ah, ceux-là, ce sont des courageux. Ce ne sont pas des mauviettes, des qui vont avoir peur au premier coup de canon et venir nous réciter le catéchisme des autres.’ » Les « mauviettes » ont dû apprécier.
Jean-Luc Mélenchon a également déclaré qu’il avait « grande confiance » dans le vote des militants communistes parisiens. (la vidéo est ici et ça commence vers 38′) Patatras : quelques jours plus tard, ceux-ci ont voté pour l’alliance avec le PS au premier tour. À Montpellier, la situation est plus complexe : la section de la ville est pour une liste autonome alors que Michel Passet dispose d’une majorité à la fédération départementale et on ne sait toujours pas comment tout ce monde va se mettre d’accord. - Ça chauffe aussi chez EELV. Christain Dupraz, conseiller général a fustigé (Midi libre, 16/10) « la vague d’adhésions massive ces deux derniers mois, téléguidée par Mustapha Majdoul, pour avoir la majorité absolue au groupe local EELV. Elles ont été faites dans le plus grand flou : près de cent cartes, sur un total d’adhérents approchant les 300. Aujourd’hui, 60 % des adhérents EELV à Montpellier sont franco-marocains. Nous assistons à de l’entrisme communautaire. » Pour Jean-Claude Biau, ancien membre des Verts, Jean-Louis Roumégas, écarté du combat des municipales par Mustapha Majdoul, est « l’arroseur arrosé » d’une opération d’adhésion qui aurait été « orchestrée » par Jean-Louis Roumégas en 2001 (Midi Libre, 20/10).
- Réforme des retraites : Gérard Filoche (gauche du PS), membre du Bureau national, a parlé d’un « vote de la honte » pour son parti (blog de Gérard Filoche, 16/10)
La crise
- « Le jour où l’on s’attaquera politiquement, judiciairement, à la corruption et à la fraude fiscale, vous n’entendrez plus parler de budget d’austérité. Parce que cet argent, il est soustrait au bien national. » (Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart, telerama.fr, 12/10)
Social
- François Liberti, président du groupe communiste au conseil général de l’Hérault, a dénoncé le vote d’une subvention par la collectivité (majorité PS) de 500 000 € aux compagnies aériennes low cost le 14 octobre. “Aujourd’hui, alors que la justice rattrape ceux qui s’exonèrent du droit du travail, nous pensons qu’il est urgent de rompre avec cette pratique […] Nous ne souhaitons pas que l’argent des contribuables héraultais serve à payer les frais d’avocats ni non plus à alléger l’amende de ces compagnies qui font fi du droit de notre pays.” (communiqué de presse, 14/10) Une divergence de plus entre le PCF et le PS. Et celle-ci est bien locale.
Urbanisme
- Le Comité de quartier Clerondegambe (Clémenceau) : « Si les habitants étaient réellement consultés à propos de l’urbanisme qui les concerne, nul doute que des aberrations telles que ce projet de construction d’immeubles sur un stade de football, ne risqueraient pas de voir le jour et resteraient dans le cerveau malade des promoteurs sans scrupules et surtout sans considération pour l’équilibre des quartiers et des gens qui y vivent. » (lettre de soutien du comité aux Vrais amis du Père Prévost, 19/10)
Environnement
- La centrale nucléaire du Tricastin, située à moins de 150 km de Montpellier, est la deuxième plus vieille centrale de France avec ses 33 ans. Celle du Bugey (35 ans, proche de Lyon) n’est pas très loin non plus. Surtout en cas de mistral… (voir la carte de France sur terraeco.net, 14/10)
Sécuritaire
- « L’Agence de sécurité nationale américaine, la NSA, collecte des centaines de millions de listes de contacts par l’intermédiaire d’e-mails ou de messageries instantanées, dont certaines pourraient appartenir à des citoyens américains, a révélé le Washington Post, lundi 14 octobre, citant des documents obtenus par l’ancien consultant de l’agence Edward Snowden. »(lemonde.fr, 15/10)
- « Les drones ont tué au moins 400 civils au Pakistan depuis 2004. » (lemonde.fr avec AFP et Reuters, 19/10)
Médias
- « Flambée de faits divers dans les JT depuis dix ans. En juin dernier, l’Institut national de l’audiovisuel (INA) révélait dans son « baromètre thématique des JT » qu’entre 2003 et 2013, le nombre de sujets consacrés chaque année aux faits divers dans les journaux télévisés des grandes chaînes généralistes avait connu une augmentation de 73 %. Alors qu’ils représentaient 3,6% de l’offre globale d’information (1191 sujets) en 2003, les faits divers « pèsent » aujourd’hui 6,1% de cette offre (2062 sujets). » (Acrimed, 14/10)
- La Lettre de l’Expansion (14/10 citée par La Lettre M, 17/10) affirme à propos d’Alain Plombat, le patron du groupe Midi Libre qu’ « une réflexion est en cours au sein de sa maison mère, groupe Sud-Ouest pour assurer son remplacement ».
► Lire aussi : toutes les précédentes revues de presse de Montpellier journal (en accès libre, sauf les deux dernières)
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