Jacques Domergue (UMP) : Jean-Pierre Moure (PS) est « le représentant du système »

Politique

• La liste des candidats à la candidature PS aux Européennes pour la région Sud-Ouest a été publiée par Olivier Dedieu sur son site Rénovons le PS en Languedoc (8/11). On y trouve notamment Francis Navarro, conseiller d’Hélène Mandroux et Paul Alliès, un proche d’Arnaud Montebourg.
• Il n’y a pas que les élus PCF qui veulent conserver leurs sièges d’élus à la ville et à l’agglo. Marc Dufour, adjoint Modem au maire de Montpellier, déclare : « Aujourd’hui, le Modem a peu d’élus en France. Et ici à Montpellier, nous avons la chance d’être dans un exécutif avec trois postes d’adjoints et deux vice-présidences. Nous travaillons librement. J’envisage de faire la même chose, de soutenir les mêmes idées, de faire alliance avec les démocrates de gauche, comme cela existe actuellement dans des villes comme Dijon ou Lille. » (Objectif Languedoc-Roussillon, 4/11)
• À en croire Libération(5/11) qui cite des personnes de son entourage, Jean-Pierre Moure (PS) ne veut pas de la Cité du corps humain, chère à Hélène Mandroux, le maire (PS) sortant.
• Pour Jacques Domergue, le désormais candidat officiel de l’UMP à la mairie de Montpellier, Jean-Pierre Moure, son adversaire PS, est « le représentant du système ». (TV Sud, 7/11, vers 4’30 ») Il faut dire que peu de représentants du monde économique s’étaient déplacés pour assister à la conférence de presse de lancement de campagne de Jacques Domergue. Interrogé sur France 3 Languedoc-Roussillon (27/04), ce dernier, à propos de « tous ces gens de droite qu’on voit autour de Jean-Pierre Moure », déclarait : « Ces mêmes qu’on voit autour de Jean-Pierre Moure me disent : ‘Si tu es candidat, on sera derrière toi.’«  Montpellier journal demandait à l’époque s’il ne fallait pas ajouter « si tu es favori »…
• Jean-Pierre Moure a annoncé lors d’une conférence de presse le 6 novembre qu’il allait attaquer L’Agglorieuse car il s’estime diffamé par un article publié par l’hebdomadaire satirique le même jour. Le journal indique pourtant, dans un encadré, avoir sollicité le cabinet du président de l’agglo et n’avoir eu « aucun retour ». Pas très fair-play, l’élu.
• Le site C’est P-O litique, épingle (6/11) la campagne d’affichage de la région qui met en scène une citation de Christian Bourquin, le président de région : « Pour nous, c’est vous avant tout. » Et le journaliste de s’interroger : « En voyant cette affiche ici, là, plus loin et partout dans le département et la région, on ne peut que se demander combien ça a coûté. Combien de centaines de milliers d’euros ont été dépensés dans cette campagne de grande envergure ? Dépensés pour qui ? Pour nous ? » À Montpellier, il était aussi très difficile d’échapper à ces affiches.
• Invités par l’université Montpellier III, Gérard Davet et Fabrice Lhomme étaient à Montpellier le 7 novembre pour parler aux étudiants et à quelques autres personnes de leur dernier livre : French corruption (Stock, 312 p, 19 €). Passionnant ouvrage basé sur le témoignage d’un acteur de l’intérieur des malversations au sein de l’office HLM des Hauts-de-Seine (notamment) : Didier Schuller. Dans la préface, on peut lire qu’aux alentours de 1995, « tout était possible, et le cash irriguait les canaux politiques… Et à en croire Didier Schuller, rien n’a vraiment changé aujourd’hui. » Interrogé par Montpellier journal pour savoir s’il partage ce point de vue, Fabrice Lhomme répond par l’affirmative et précise : « On est revenu aux valises de billets. Ça ne laisse pas de traces. »

Social

• « 2,2 M€ C’est la somme dont devrait être dotée l’association pour la promotion des flux touristiques pour l’année 2014, dans le cadre de sa stratégie de développement des lignes, au départ de l’aéroport Montpellier Méditerranée. Les ultimes négociations ont lieu avec la Région, après le feu vert des autres collectivités concernées (Agglos de Montpellier et de l’étang de l’Or, Département, Ville, CCI). » (Midi Libre, 4/11) Décryptage pour les non-initiés : il s’agit des aides aux compagnies low cost.
• « Le système de gratification des policiers en fonction de leurs résultats comporte-t-il des effets pervers ? C’est en tout cas l’avis de certains policiers et d’associations qui dénoncent une gabegie financière pour ce qui concerne l’arrestation de migrants à la frontière au Perthus, leur placement en centre de rétention et leur expulsion du territoire. Selon eux, la police aux frontières, sous l’autorité de la préfecture, opérerait des contrôles systématiques sur certaines compagnies de transport de voyageurs avec, pour seul objectif, de remplir le centre de rétention de Perpignan. » (L’Indépendant, 8/11)
•  Francis Viguié (GA) et Jacques Domergue (UMP) dénoncent, presque en cœur, l’inaction des élus PS locaux pour la défense des salariés de Sanofi.

La crise

• Deux documentaires passionnants sur la fraude fiscale en France et ailleurs ont été diffusés dans l’émission Le Monde en face (France 5, 5/11). Basés sur l’excellent travail du journaliste Antoine Peillon (Ces 600 milliards qui manquent à la France, Seuil, 192 pages, 15,20 €), ils sont toujours visionnables sur le site de la chaîne. Le 12/11, la série se poursuit avec un sujet sur « Comment la France a réagi après le scandale Cahuzac. » On devrait savoir si « on a tiré toutes les leçons de cette affaire ».

Environnement

• Alors que certains scientifiques veulent dédiaboliser l’huile de palme, Jean-Louis Roumégas, député EELV (Montpellier-Lattes-Palavas), dit ne pas vouloir lâcher le combat contre cette huile végétale. Pour lui, « il s’agit surtout d’un problème environnemental car sa production conduit à la déforestation massive de forêts tropicales. » (Le Parisien, 5/11) Ou ce qu’il en reste.

Sport business

• Retour de Louis Nicollin à l’AS Béziers (rugby) ? Il « aurait déjà opéré un rapprochement stratégique auprès du directeur de campagne d’Elie Aboud [candidat UMP à la mairie de Béziers], son ami Michel Tauler, lors de l’inauguration de l’extension du golf du Cap d’Agde. » (herault-tribune.com, 4/11) Si c’était le cas, il ne serait pas étonnant que le groupe Nicollin gagne également le marché de collecte des déchets voire celui de nettoiement de Béziers.

Médias

• Deux jeunes journalistes de Montpellier, Nicolas Bozon (20 minutes) et Sébastien Hoebrechts (Direct matin) viennent de lancer une maison d’édition : Le chabot du Lez. Et Midi Libre nous explique (4/11) que « pour booster leur petite entreprise, « sans avoir à demander d’aide aux politiques ni de subvention », question d’éthique journalistique [sic], les deux fondateurs démarchent les entrepreneurs privés. Le premier sur la liste était Louis Nicollin. » On sourit devant tant de naïveté (on espère que ce n’est que ça) car la proximité de Louis Nicollin avec le monde politique local via son club sportif et les marchés de nettoiement et déchets – pour ne parler que des éléments visibles – n’est pas des plus minces. Sans compter qu’on se demande bien comment les deux journalistes – et ledit Louis Nicollin – réagiront quand il s’agira de traiter, dans leurs journaux respectifs, une information désagréable pour leur généreux contributeur. En toute indépendance, bien sûr. « Question d’éthique journalistique ».
• Jean de Szolnok, président du conseil de surveillance du Groupe Sud-Ouest, propriétaire notamment de Midi Libre, semble préparer les salariés à se serrer toujours plus la ceinture. Dans un document que s’est procurée La Lettre M (5/11), il écrit : « La décroissance a pris la tournure en 2012-2013 d’une descente du chiffre d’affaires par paliers importants et successifs. [...] Faute d’être capables de diminuer les coûts à la mesure de la baisse du chiffre d’affaires, Sud-Ouest et Midi Libre sont rattrapés par cette accélération. » La Lettre M affirme que le cadre annonce que Midi Libre pourrait être, comme Sud-Ouest, à court de trésorerie d’ici l’été prochain. « Et nous ne pourrons que constater fin 2014, ou début 2015, l’arrêt de deux journaux emblématiques de la presse quotidienne régionale. »
  Ça c’était pour les fameux « coûts » qui obsèdent les patrons. Concernant la façon d’augmenter les revenus – donc notamment le nombre de lecteurs – par exemple en revoyant le contenu éditorial des titres et la responsabilité éventuelle des dirigeants actuels sur l’érosion des ventes, il faudra sans doute patienter encore un peu.